
Le groupe industriel est victime de l'éclatement de la bulle d'hydrogène. Selon une information de La Lettre, reprise par BFM Business, Alstom a mis fin aux activités de sa filiale Alstom Hydrogène en pointant du doigt la responsabilité de l'Etat, trop avare en subventions. Cette décision a été prise lors d'un CSE extraordinaire, il y a quelques jours, qui a scellé le sort de la filiale. Les employés vont être redirigés au sein de l'entreprise pour travailler sur d'autres projets du groupe.
Depuis 20 ans, la piste de l'hydrogène est étudiée pour décarboner notamment l'industrie du transport. En 2022, l’Europe a débloqué 5 milliards d’euros d’aides publiques pour aider à la recherche sur cette technologie. Une enveloppe destinée à 15 pays et 35 entreprises. Ce sont particulièrement les trains qui étaient jusque-là concernés par cette technologie. Alstom, pionnier des trains à pile à combustible, construisait déjà des trains régionaux à hydrogène, comme le Coradia iLint vendu à l'Allemagne.
Respect de ses engagements contractuels
Le groupe a toutefois garanti qu'il livrerait ses commandes avant de cesser toute activité. Pour rappel, le groupe a déjà produit une flotte de 14 trains régionaux à hydrogène qui circulent en Basse-Saxe, et 12 rames ont été demandées par différentes régions françaises : la Bourgogne-Franche-Comté, l'Occitanie, le Grand Est et l'Auvergne-Rhône-Alpes. Alstom serait cependant en discussion avec les pouvoirs publics pour «identifier des solutions» afin de permettre «la pérennité des activités du groupe», notamment de la «filière hydrogène "made in France"».
Son directeur général l'admet, «la technologie hydrogène n’est pas encore complètement mûre.» Henri Poupart-Lafarge ajoute que «les performances des piles à combustible s’améliorent mais il reste des progrès à réaliser». Dans plusieurs secteurs comme l'automobile et l'aérien, l'hydrogène est profondément remis en question. En juillet, Stellantis avait par exemple mis fin au développement de ses véhicules à hydrogène. La question de la pertinence de cette technologie pour remplacer les trains à diesel ou les lignes non électrifiées refait donc surface.


















