Longtemps perçue comme une simple ambition géopolitique, la dédollarisation prend désormais une tournure plus concrète. Si l’on reste encore loin d’un système capable d’éclipser le dollar, les premiers signes d’un affaiblissement progressif de la devise américaine se multiplient. En cause : une instabilité politique et financière grandissante. Depuis janvier 2025, le dollar ne cesse de céder du terrain face à l’ensemble des grandes devises mondiales. Le Dollar Index, qui mesure le dollar par rapport à un panier de six grandes monnaies (euro, livre Sterling…), a chuté de 10 % depuis janvier et près de 5 % depuis l’instauration de droits de douane américains le 2 avril.

L’origine de cette chute libre du dollar est indiscutablement liée à la politique imprévisible de Donald Trump qui érode la confiance des investisseurs. Et le mouvement ne semble pas prêt de s’arrêter. Selon la banque d’investissement américaine Morgan Stanley, le Dollar Index (le dollar face aux autres grandes devises) devrait de nouveau chuter de 9% en un an - ce qui amènerait le dollar à son niveau le plus bas depuis la crise du Covid-19.

Quelles conséquences concrètes du plongeon du dollar pour les entreprises (et donc pour les actions en Bourse ) ?

Cette perte de vitesse du dollar ne reste pas sans conséquences pour les acteurs économiques. Au-delà des marchés financiers, ce sont aussi les entreprises (dont les sociétés cotées en Bourse), en particulier celles exposées à l’international (et donc au dollar), qui ajustent leurs pratiques. Car la dédollarisation, loin d’être un phénomène purement théorique ou géopolitique, commence à se traduire dans les flux de paiements.

Selon une étude iBanFirst, réalisée sur un volume de 10,68 milliards d’euros de paiements internationaux, le dollar est moins utilisé par les PME et ETI. Les paiements en dollar ont reculé de 35% à 30% entre janvier et mai 2025. A l’inverse, les paiements en euro ont progressé de 47% à 50% des volumes totaux. Et les monnaies tierces connaissent également une phase ascendante selon nos données à disposition.

© Ibanfirst

(Par ailleurs, les arbitrages entre l’euro et le dollar sont de plus en plus fréquents lors des opérations de paiements. Pour les clients en zone euro, on constate logiquement une réorientation progressive vers l’euro comme devise de paiement. Pour les clients situés aux Etats-Unis et hors d’Europe, on constate une diminution du recours au dollar américain.).

Quelle monnaie pour succéder au dollar ?

Face à l’affaiblissement du billet vert, chaque zone monétaire montre ses muscles.  C’est le cas notamment de Christine Lagarde. Le 26 mai dernier, la présidente de la BCE déclarait que “les changements en cours” pourraient ouvrir la voie à un rôle international renforcé pour l’euro. A ce jour, la monnaie unique ne représente que 20% des réserves de change contre 58% pour le dollar américain. Un écart encore considérable.

Mais pour espérer combler ce fossé, l’euro devra s'appuyer sur davantage qu’une seule solidité économique. Christine Lagarde le souligne elle-même : la confiance des investisseurs dépend aussi de la puissance militaire. Or, sur ce terrain, la domination des États-Unis reste sans équivalent. Le budget américain représente à lui seul environ 35% des dépenses mondiales. Un levier de puissance que l’Union européenne ne possède pas.

Chez iBanFirst, nous en sommes convaincus : à l’hégémonie écrasante du dollar ne succédera pas celle d’une autre devise. Dans le champ monétaire aussi, nous entrons dans un nouveau monde ultra-polarisé. Le dollar, même s’il restera la monnaie la plus puissante, devra partager le gâteau avec d’autres devises :  l’euro, le yuan chinois ou encore la livre sterling ont chacune une carte à jouer.

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