Stellantis, BMW, Volkswagen… Depuis l’élection de Donald Trump, le secteur automobile européen connaît une forte volatilité en Bourse. «Entre droits de douane punitifs, montée en puissance des constructeurs automobiles chinois et retard technologique chronique, les groupes européens traversent une période de turbulence majeure», souligne Matéis Mouflet, analyste de marchés chez XTB. Une seule exception à cette tourmente : Ferrari, qui échappe à la tempête grâce à son positionnement unique dans l’univers du luxe.

Les marchés financiers sont sous tension. L’élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis en novembre dernier a déclenché une recomposition profonde des équilibres commerciaux mondiaux. «L’instauration de politiques protectionnistes, notamment via l’augmentation des droits de douane, a provoqué une volatilité accrue sur les marchés financiers. Ce nouvel ordre économique pénalise tout particulièrement le secteur automobile européen, déjà affaibli par un ralentissement du cycle conjoncturel mondial», fait valoir l’expert.

Stellantis, BMW, Volkswagen… Des constructeurs auto européens en repli en Bourse, face aux sanctions des Etats-Unis de Donald Trump

Depuis l’investiture de Donald Trump le 20 janvier, les principales actions automobiles européennes ont fortement chuté. Stellantis affiche une baisse de 33%, BMW recule de 3,5% et Volkswagen de 5%. Les équipementiers sont également touchés, avec une baisse de 11% pour Forvia. «Ce repli s’explique en grande partie par la forte exposition de ces groupes au marché américain : environ 40% des ventes de Stellantis et 20% de celles des constructeurs allemands sont réalisées aux États-Unis. La hausse brutale de 25% des droits de douane sur les véhicules importés y a donc eu un impact immédiat», explique Matéis Mouflet.

BYD, la menace chinoise : qualité, prix et offensive technologique

En parallèle, les constructeurs auto chinois, emmenés par BYD, accélèrent leur pénétration du marché européen, notamment sur le segment des véhicules électriques (VE). Grâce à des modèles entièrement électriques, technologiquement avancés et à des prix extrêmement compétitifs, «BYD a su séduire une clientèle européenne en quête de solutions de mobilité abordables. Malgré les tentatives de l’Union européenne pour freiner cette progression via des droits de douane, BYD a choisi d’en absorber le coût, rendant la riposte inefficace», fait valoir XTB. Résultat : BYD a dépassé Tesla en mai dernier sur le marché des VE et affiche une croissance de 30% de ses immatriculations au premier trimestre, comparé à l’année précédente.

Renault face à Stellantis : une victoire par défaut

Du côté français, les situations divergent nettement. Stellantis, fortement implantée aux États-Unis, subit de plein fouet les conséquences de la guerre commerciale. À l’inverse, Renault, «absent du marché américain depuis 1987, échappe à ces sanctions et semble relativement épargné par les turbulences. Ce répit reste toutefois trompeur : le groupe affiche encore les marges et la rentabilité les plus faibles de son secteur, même si les résultats récents suggèrent une stabilisation», note Matéis Mouflet. À ces fragilités s’ajoute une incertitude managériale, avec l’annonce du départ de son directeur général, Luca De Meo, appelé à diriger Kering. Très apprécié des investisseurs en actions, «Luca De Meo laisse un vide stratégique qui a immédiatement pesé sur la valeur, entraînant une chute de près de 8% de l’action Renault lors de la séance du 16 juin», observe l’expert.

Un retard européen devenu structurel, dans l’automobile

Au-delà des droits de douane de Donald Trump et des chocs conjoncturels, l’industrie automobile européenne souffre d’un retard profond face à ses concurrents américains et chinois. «Les marges y sont plus faibles, l’innovation technologique progresse lentement et les investissements restent insuffisants pour rattraper ce décalage. Les constructeurs peinent à s’adapter aux exigences du marché électrique et ne parviennent pas à proposer des modèles abordables à grande échelle. Ils semblent figés dans une posture défensive, incapables de s’imposer comme des acteurs clés de la transition énergétique mondiale», juge XTB.

Ferrari, l’exception qui confirme la règle

Dans ce paysage morose, un constructeur auto tire son épingle du jeu en Bourse : Ferrari. Véritable ovni de l’industrie, la marque italienne se positionne avant tout comme un acteur du luxe plutôt que comme un fabricant automobile traditionnel. Ferrari se définit d’ailleurs dans son rapport annuel comme «un leader des "produits de luxe", et non comme un constructeur automobile de luxe. Ce positionnement élitiste lui permet d’afficher des marges nettes exceptionnelles de 23%, une rentabilité sur fonds propres de 46% et un carnet de commandes plein pour plusieurs années. Elle choisit même ses clients, n’hésitant pas à refuser certaines ventes à des stars comme Justin Bieber pour préserver son image», note Matéis Mouflet.

Ferrari fait figure d’exception dans le paysage automobile européen. Depuis la crise du Covid, l’action Ferrari (notée RACE) affiche une progression quasi ininterrompue, défiant l’ensemble des vents contraires qui ont secoué le secteur. Ni les hausses de taux de 2022, ni les avertissements sur résultats des constructeurs en 2024, à l’origine de la chute de Stellantis (noté STLAM), ni les droits de douane de 2025 n’ont entamé la dynamique boursière du constructeur italien. Renault est noté RNO sur le graphique ci-après.
Ferrari fait figure d’exception dans le paysage automobile européen. Depuis la crise du Covid, l’action Ferrari (notée RACE) affiche une progression quasi ininterrompue, défiant l’ensemble des vents contraires qui ont secoué le secteur. Ni les hausses de taux de 2022, ni les avertissements sur résultats des constructeurs en 2024, à l’origine de la chute de Stellantis (noté STLAM), ni les droits de douane de 2025 n’ont entamé la dynamique boursière du constructeur italien. Renault est noté RNO sur le graphique ci-après. © XTB (Source : xStation5)

Les lecteurs de Momentum, la lettre d’investissement premium quotidienne de Capital sur la Bourse, ont pu profiter de l’envolée de l’action Stellantis à l’automne 2023 et sur les premiers mois de 2024 et ont aussi pu réaliser des gains massifs en Bourse sur Renault. Deux actions automobiles européennes revendues à de bons timings, avant leurs fortes chutes respectives. Capital avait en outre émis un avis favorable sur l’action BYD, préféré à Tesla pour le moyen terme. La sélection d’actions en Bourse de Momentum a grimpé plus vite que le CAC 40 ces dernières années. A l’occasion des soldes, profitez d’une réduction de 30% sur le prix d’un abonnement annuel. Pour en profiter, il suffit de cliquer sur le lien situé ci-après.