Un coup de maître, le plus gros de son histoire. La chaîne de déstockage française Noz a raflé l'intégralité du stock belge de Casa, la célèbre enseigne de décoration, tombée en faillite en mars dernier. Résultat ? Une avalanche de bons plans s’apprête à déferler dans tous les magasins Noz de France, avec des remises allant jusqu’à -60%.

Déjà mi-mai, 150 boutiques Noz avaient accueilli une première vague d’objets déco de la marque : bougies, vases, salons de jardin… Un carton ! «En huit jours, nous avions déjà vendu 68% des produits», confie à Capital Marine Coïc, directrice des opérations chez Noz. Mais ça n’était qu’un amuse-bouche ! À partir du jeudi 26 juin, 4,5 millions de nouveaux produits Casa vont arriver dans les magasins et toujours à prix cassés. Et cette fois-ci dans l’ensemble du réseau, soit les 342 boutiques de France. «Il s’agit d'articles qui proviennent de l’entrepôt belge de Casa à Olen, situé près d’Anvers», ajoute la directrice des opérations.

20 ouvertures par an

Créé en 1976 par Rémy Adrion, toujours aux commandes de la chaîne, Noz est en pleine ascension. En 2024, l’enseigne a réalisé un chiffre d’affaires de 793 millions d’euros en 2024 (+7% à périmètre constant), avec une clientèle encore plus nombreuse (+15% par rapport à 2023). Ils sont 3 millions à venir arpenter, chaque mois, les rayons des magasins Noz pour dénicher des pépites à petits prix. Avec 80% de ses magasins en propriété, Noz reste fermement ancrée en France, sans ambition d’internationalisation. Sa stratégie : une vingtaine d’ouvertures par an. En mai, c’est Gourdon (Lot) qui a accueilli une nouvelle enseigne ; et fin juin, ce sera au tour de Decize (Nièvre). Pendant que ses concurrents GiFi et Stokomani sont en pleine phase de réorganisation, Noz trace sa route, sans rival sérieux à l’horizon.

Son modèle ? Un flair infaillible pour mettre la main sur des stocks ou des fins de série partout dans le monde pour ensuite les revendre à prix cassés. «Nous apportons une solution à nos 350 000 fournisseurs en valorisant leurs invendus», explique-t-elle. S’ajoute à cela la reprise de stocks de marques placées en liquidation judiciaire, comme Camaïeu, San Marina, Habitat ou encore Esprit. Si ces gros coups sont très médiatisés, ils ne représentent cependant que 10% des ventes de l’enseigne. En moyenne, 37% des achats effectués par Noz sont français tandis que chez les discounters la quasi-totalité de l’offre provient d’Asie.

Bientôt des articles Jennyfer ?

Son succès ? Pas de collection permanente, ni de catalogue figé. Chez Noz, l’offre change en permanence et il est impossible de savoir à l’avance ce que vous allez y trouver. Et c’est bien cette quête de l'inattendu qui attire, tout comme le prix. «Les produits vendus en magasins dépendent des achats. Nos clients viennent pour la surprise. Les tarifs que nous pratiquons sont systématiquement en dessous du marché», ajoute-t-elle. Et même sur un rouge à lèvres à 1,29 euro ou un pinceau de peinture vendu à 0,89 euro, Noz réussit à faire des bénéfices !

Et d’autres surprises pourraient arriver très prochainement chez Noz. Notamment avec le placement en liquidation judiciaire de l’enseigne de mode Jennyfer début mai ou encore Naf Naf, actuellement en redressement judiciaire… «Ces marques pourraient nous intéresser», avoue la directrice des opérations.