
Nouveau coup de tonnerre dans l’univers de la décoration et du meuble. C’est au tour de Casa France de se retrouver dos au mur. L’enseigne a annoncé, ce vendredi 21 mars dans un communiqué, son placement en redressement judiciaire auprès du tribunal de commerce de Bobigny (Seine-Saint-Denis).
La raison ? Une réaction en chaîne déclenchée par la faillite de sa cousine belge. «La filiale du groupe néerlandais Casa Holding BV, Casa France subit les conséquences directes de la faillite (équivalent d’une liquidation en France) de la filiale belge du groupe», indique Casa France. En effet, en octobre dernier l’entité belge avait demandé son placement sous protection de la justice pour sécuriser son avenir et viser un retour à la rentabilité dès 2026. Mais les choses ne sont pas du tout passées comme prévu. Le couperet est tombé le 5 mars 2025 : les sociétés Casa International et Casa Logistics ont déposé leur bilan. Les 63 magasins belges, le centre de distribution et le siège social d’Olen ferment leurs portes, mettant 544 employés belges au tapis.
Par ricochet, la France se trouve embarquée dans le tourbillon. «La filiale française du groupe Casa est contrainte d’engager cette démarche après la liquidation de Casa Belgique, qui assurait la logistique du groupe ainsi que des services essentiels comme l’informatique de gestion et la finance, dont Casa France est désormais privée», ajoute la filiale française, qui compte 143 magasins dans l’Hexagone et emploie 600 collaborateurs.
À la recherche de repreneurs pour les 143 boutiques Casa France
Alors que son avenir ne tient plus qu’à un fil, Casa France part à la recherche d’un ou plusieurs repreneurs pour ses points de vente. Selon elle, des entreprises issues de différents secteurs de la distribution ont déjà manifesté leur intérêt pour les boutiques. En attendant, les magasins restent ouverts et le paiement des salaires est garanti.
Depuis 2024, date à laquelle l’enseigne de meubles et de décoration a été cédée à AAS Retail AB, holding de l’entrepreneur libano-suédois Ayad Al Saffar, de nombreuses initiatives avaient été mises en place pour redresser la barre, face à des marges négatives depuis 2016 et à un endettement important. Parmi elles : un plan d’économie et le renouvellement de son offre qui s’était traduit par un déstockage massif avec des étiquettes bradées à -70%.
Shein, Temu, Zara Home… La concurrence est trop féroce
Mais entre les consommateurs qui se serrent la ceinture en tirant un trait sur leurs dépenses superflues, et la concurrence bien trop forte dans le secteur de la décoration -de Zara Home à H&M Home, sans oublier les discounters et les géants chinois comme Temu et Shein-, la pente à remonter était trop raide. Malheureusement, Casa n’est pas le seul à trinquer : GiFi a été à deux doigts de sombrer fin 2024, Habitat a fermé la totalité de ses magasins fin 2023, Interiors a mis la clé sous la porte en mai, tandis que Stokomani vient d’engager un plan d'économie et que Maisons du Monde peine à sortir la tête de l’eau. Reste-t-il des repreneurs prêts à se jeter dans l’arène pour relancer la marque ?



















