Dans quelques jours, la marque dévoilera à ses clientes les images de la première collection de sa ligne Petit Sézane, comme le révèle Le Figaro. Des pantalons en velours, des gilets matelassés, des cabans en laine et des robes patchworks... Toute une génération de futurs «Sézane addicts juniors», filles et garçons, se dessine, pour le plus grand plaisir de ses fidèles clientes et le succès de la marque.

Alors que le prêt-à-porter traverse une tempête qui emporte tout sur son passage, de Camaïeu à Kookaï en passant par San Marina, Sézane ne connaît pas la crise : sa croissance annuelle moyenne évoluerait dans une fourchette de 20 à 30% depuis sa création en 2013. «Le marché souffre depuis la pandémie, il n’a pas retrouvé son niveau de 2019 et n’est pas épargné par l’inflation», résume Gildas Minvielle, le directeur de l’Observatoire économique de l’Institut français de la mode. Certes, Sézane se positionne sur un segment premium moins touché par le marasme que le moyen de gamme. Mais cela ne suffit pas à expliquer son succès fulgurant, au regard de la déroute d’un Comptoir des Cotonniers qui joue dans la même catégorie. Cette réussite a d’ailleurs attiré l’œil de la famille Bettencourt Meyers, héritiers et actionnaires principaux de L’Oréal, qui est entrée au capital de l’entreprise au mois de septembre dernier via sa holding d’investissement Téthys Invest.

La particularité première de Sézane est son acte de naissance. C’est une DNVB (digital native vertical brand) : elle est apparue d’abord exclusivement sur le web en 2013. Ce fut même une pionnière du genre à l’époque. Et elle continue aujourd’hui à tirer 85% de ses revenus de ses ventes en ligne, alors que 80% de la mode est, en France, distribuée en magasin. L’autre singularité de Sézane, c’est sa capacité à susciter un désir très fort auprès de ses clientes. Outre ses 2,8 millions de followers sur Instagram, elle compte des dizaines de groupes dédiés sur les réseaux sociaux, de véritables fans qui se réunissent en ligne pour commenter avec passion chaque pièce ou se prendre en photo en total look Sézane. Elles s’appellent entre elles «Sézanette», «Sézane Lover Mum», «Sézane addict qui n’essaie pas de se soigner»…

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