La magie de Noël opère déjà à Saintes, en Charente-Maritime. Après des mois de fermeture, le local commercial situé à quelques mètres du Leclerc, dans le quartier de l’Abbaye, reprend vie. Les équipes s’agitent pour installer poupées et autres camions en plastique dans ce bâtiment transformé en espace jouets pour les fêtes. Pourtant, ces élégants rayonnages en bois n’ont jamais eu vocation à héberger une cascade de joujoux. Derrière cette reconversion de fortune se cachent de grandes ambitions déçues… Le 27 octobre 2018, c’est ici même que Michel-Edouard Leclerc était venu inaugurer le nouveau concept bio du groupement, s’y filmant même pour son blog. «Nous sommes devant le premier Marché bio de Leclerc, c’est tenu par Alicia et Lawrence Brun, c’est une innovation et il va y en avoir 40 d’ici 2019, et 200 à l’horizon 2020», promettait alors le toujours très médiatique patron.

Mais l’affaire n’était pas si simple et jamais le concept ne décollera. Seule une quinzaine d’adhérents ont tenté le coup et le réseau n’atteindra pas le dixième de ses objectifs. Aujourd’hui, personne chez Leclerc ne souhaite chiffrer l’ampleur du fiasco. «On passe notre tour», répond poliment l’enseigne. Pourtant, trois ans après la vidéo enthousiaste du patron, Alicia et Lawrence Brun ont dû se résoudre à brader leur marchandise, avant d’abandonner l’enseigne et de chercher d’autres moyens de rentabiliser ces mètres carrés, notamment avec le jouet. Comme eux, les adhérents d’Aurillac (15), Fontaine-lès-Dijon (21), Cesson-Sévigné (35) ou Caudry (59) qui avaient cru au Marché bio Leclerc ont déjà baissé le rideau.

Une poignée de résistants restent ouverts malgré l’abandon du groupement. Fin mai, dans un billet au ton guerrier, le boss a pourtant signé l’arrêt des combats. «Fini le bio spécialisé, cantonné à un écrin, que les marques voulaient dissocier des codes populaires de l’hyper. Pour que le bio rémunère bien les producteurs, encore faut-il le vendre», écrit Michel-Edouard Leclerc.

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