Un coup du destin. En mars 2017, l’équipe de Neoen découvre un tweet providentiel d’Elon Musk. La PME française bataille alors pour décrocher un projet d’éoliennes au fin fond de l’Australie. Mais le gouvernement a posé une condition : que le parc soit couplé avec une batterie géante pour pallier les coupures d’électricité dont souffre le sud du pays. Et voilà qu’Elon Musk, qui doit encore faire ses preuves avec Tesla, tweete qu’il est capable d’installer la plus grande batterie au monde en "cent jours".

Et comme il a entendu dire que des petits français sont favoris pour remporter ce marché de 300 mégawatts, il envoie illico à Paris son cousin, Peter Rive, pour s’associer avec eux. "On n’a pas le droit de merder ce projet", lance le bras droit d’Elon Musk au P-DG de Neoen, Xavier Barbaro, qui raconte l’anecdote, encore surpris. Pour gagner, Tesla lui accorde un rabais de 30% sur le prix de sa batterie. La trentaine de concurrents en lice ne peuvent s’aligner.

Depuis ce deal mémorable, Neoen est devenu le premier producteur français d’énergie 100% renouvelable, avec 33 parcs éoliens et 50 champs solaires installés dans le monde. Son chiffre d’affaires reste encore modeste, à 300 millions d’euros, mais dégage un résultat opérationnel de 150 millions avec seulement 250 salariés. Xavier Barbaro prévoit de doubler de taille d’ici 2025, ce qui porterait sa capacité de production à 10 gigawatts. Pour ce faire, l’entreprise compte procéder à une augmentation de capital de 1,2 milliard d’euros. La Bourse y croit : sa capitalisation tourne autour de 4 milliards d’euros (+ 40% en un an) après avoir atteint 5,5 milliards en début d’année, au plus haut de la bulle verte.

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