Exit les colorants, les agents de texture, les conservateurs… Depuis 2018, le distributeur Carrefour a fait le grand ménage dans nos assiettes. Il a déjà viré plus de 100 substances douteuses de ses rayons tout en développant les ventes de ses produits végétaux, qui sont passées de 350 millions à 600 millions d’euros, entre 2022 et 2024. Et maintenant ? Celui qui promeut le «manger sain», va un cran plus loin et veut valoriser les produits «sans». Sa cible ? Les 24% de Français traquant le gluten, les 10 à 15% fuyant le lactose, et les 53% de buveurs de vin qui lorgnent vers les bouteilles sans alcool.

Alors merci Carrefour de prendre soin de la santé des Français ! Mais derrière cet acte altruiste n'oublions pas le filon juteux. Le numéro deux de la distribution, derrière Leclerc, ne vise rien de moins que de doubler ses ventes de produits «sans» d’ici à trois ans pour régner en maître sur ce marché en 2030, avec un chiffre d'affaires d’un milliard d'euros. Conséquent, cet objectif n’en reste pas moins atteignable : ces articles se vendent en effet beaucoup plus chers que leurs homologues classiques. La preuve avec quelques exemples. La brique de lait demi-écrémé Carrefour Classic’ est vendue 1,05 euro, tandis que l’article sans lactose, Facile à digérer Carrefour Classic’, est affiché à 1,34 euro le litre, soit un écart de tarif de 27,6%. Pour les pâtes feuilletées Carrefour, l’écart est encore plus grand : il faut débourser 1,29 euro pour un produit traditionnel et 2,85 euros pour le sans gluten, soit 121% de plus, plus du double. Comptez aussi près de 87% de différence de prix entre un petit beurre sans gluten et son homologue en contenant, du simple au double entre une bouteille de Martini classique et sa référence sans alcool aperitivo Vibrante. Enfin, il faudra tripler son budget pour s’offrir une barquette de jambon sans nitrite, au lieu de tranches de jambon classiques. Bref, aujourd’hui, pour manger sain, il faut avoir un portefeuille sacrément bien rempli !

Des opérations commerciales pour baisser les prix

Alors que les consommateurs se serrent la ceinture et arbitrent leurs dépenses, cette politique tarifaire risque donc de constituer un sérieux frein. «Nous voulons rendre ces produits le plus accessibles possibles», nous confie-t-on chez Carrefour. Première initiative ? Le remboursement intégral du pack de quatre tranches de jambon sans nitrite à marque Carrefour, en février. Pour en profiter, il vous suffira de vous inscrire, gratuitement, à la communauté Carrefour et de participer à l’opération «Mon Avis Le Rend Gratuit».

Dans cette campagne, Carrefour ne la joue pas solo. Il s'entoure de partenaires industriels de taille tels que Herta, Fleury Michon, ou encore Aoste pour le sans nitrite dans la charcuterie. De Kronenbourg, Cordier Bonne nouvelle ou Maison Johanès Boubée (filiale de Carrefour) pour le sans alcool. Mais aussi de Gerblé pour le sans gluten et de Candia (Sodiaal) pour le sans lactose. Objectifs : étoffer l’offre de produits «sans», et mettre ces articles sous le feu des projecteurs avec des animations commerciales pour convaincre les consommateurs.