
Il ne semble pas pressé de passer la main. Lors de l’assemblée générale du groupe LVMH, les actionnaires ont voté à 99,18% en faveur du report de l’âge limite du PDG à 85 ans, contre 80 auparavant, rapporte France Culture. Cette décision, annoncée le 18 avril 2025, permet à Bernard Arnault, 76 ans, de conserver les rênes du géant du luxe pour près d’une décennie supplémentaire. Une démonstration de force qui conforte sa position de leader, tout en laissant entière la question de sa succession.
L’homme le plus riche de France, à la tête d’un empire valorisé 244 milliards d’euros, garde le silence sur le nom de son successeur, bien que ses cinq enfants soient déjà très impliqués dans l’entreprise. «Il est possible que Bernard Arnault se comporte comme un monarque, qu’il veuille se maintenir à la tête du groupe jusqu’à sa mort», analyse Patrice Charlier, maître de conférences à l’EM Strasbourg. Une stratégie qui n’est pas sans rappeler celle de Serge Dassault, resté en poste jusqu’à son dernier souffle.
Cinq héritiers, une direction encore floue
Parmi les enfants de Bernard Arnault, quatre siègent déjà au conseil d’administration ou occupent des postes stratégiques au sein du groupe. Le plus jeune, âgé de 26 ans, n’est pas encore aux commandes, mais son tour viendra sans doute. Pour l’instant, tous semblent avoir été traités sur un pied d’égalité, une méthode qui garantit l’équilibre, mais complique l’identification d’un successeur naturel.
La désignation d’un nouveau PDG imposera inévitablement une hiérarchie au sein de la fratrie. «Le plus important sera que chacun ait un périmètre bien défini et que les responsabilités ne se chevauchent pas», souligne Patrice Charlier. Or, au sein d’un groupe aussi exposé que LVMH, toute tension familiale pourrait affaiblir la cohésion interne et avoir des conséquences sur le pilotage stratégique du conglomérat.
Des actionnaires de plus en plus inquiets
Pour l’instant, aucun signe de retrait de Bernard Arnault ne se profile. Mais en coulisses, les actionnaires s’interrogent sur la stabilité future du groupe. Le flou entretenu autour de la transmission ne rassure pas les marchés, malgré les tentatives de communication du groupe. «Des plans de succession existent dans les cartons de LVMH, mais leur contenu n’a pas vocation à être rendu public», a déclaré Stéphane Bianchi, directeur général adjoint du groupe.


















