«Aujourd’hui, 15 % des bailleurs sociaux sont dans l’œil du cyclone : si les choses ne s’améliorent pas, il y aura des sanctions financières à partir du 15 juillet», a averti la ministre de la Ville Juliette Méadel jeudi 5 juin sur Sud Radio. Son objectif : viser des gestionnaires d’immeubles HLM indifférents au délabrement de certains logements dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville. Le gouvernement leur avait lancé un ultimatum en janvier, mais deux mois plus tard, certaines régions et certains habitats sont toujours dans un état critique.

Insalubrité, ascenseurs en panne, humidité constante, moisissures, déchets laissés dans les parties communes… Des problèmes quotidiens sont signalés par les préfets dans «environ un quartier prioritaire» sur deux, et ne sont désormais plus tolérés par le gouvernement. Et alors que certains bailleurs ont commencé des rénovations, d’autres résistent et refusent de les entamer. «J’ai vu des endroits catastrophiques qui sont aujourd’hui en transformation», explique Juliette Méadel.

Des sanctions mais aussi un contexte difficile

Dans d’autres endroits, «cela n’avance pas», notamment à Martigues, où l’organisme 13 Habitat est directement pointé du doigt. À Marseille, le constat est le même, comme à Bagnols-sur-Cèze, dans le Gard. Là-bas, Gard Habitat est dans le viseur de la ministre. Leurs abattements fiscaux sur la taxe foncière pourraient donc être supprimés dans les semaines à venir.

Mais ces difficultés adviennent partout en France. À Garges-lès-Gonesse, dans le Val-d’Oise, les grosses difficultés qui ont été observées font aussi réagir la ministre de la Ville. Et là aussi, si d’ici juillet il n’y a aucune amélioration observée, des sanctions seront mises en place. Mais la ministre précise tout de même les conditions très complexes dans lesquelles ces bailleurs travaillent, car à la dégradation des bâtiments s’ajoute souvent l’existence de trafics en tout genre : «Quand vous réparez des portes et que le lendemain elles ont été murées par les trafiquants de drogue, les bailleurs sociaux ne peuvent agir seuls», explique-t-elle.

À partir du 15 juillet, l’État compte bien faire respecter ses injonctions. Pour les bailleurs concernés, le compte à rebours est lancé.

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