
Dans une région Île-de-France où les prix de l’immobilier freinent nombre de ménages, la ville de Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine) a choisi d’agir. Depuis 2019, la municipalité propose un prêt à taux zéro pouvant aller jusqu’à 30 000 euros, remboursable sans intérêts, les frais étant pris en charge par la ville. Un soutien encore méconnu mais particulièrement utile : une quinzaine de dossiers sont actuellement à l’étude, rapporte Le Parisien le 6 avril.
Parmi les conditions : être primo-accédant, habiter Rueil, acheter une résidence principale, et ne pas dépasser un plafond de revenus rehaussé de 10 000 euros par rapport au barème national (jusqu’à 83 500 euros pour un couple, 102 900 euros avec deux enfants). Le logement, ancien ou neuf, doit afficher un DPE minimum C, ou faire l’objet de travaux de rénovation énergétique. Il doit être conservé au moins cinq ans. Deux banques locales, la Caisse d’Épargne et la Banque Populaire, sont partenaires du dispositif.
Le bail réel solidaire, une autre solution anti-spéculative
Autre levier activé par la ville : le bail réel solidaire (BRS), qui dissocie le foncier du bâti, permettant d’acheter un logement jusqu’à 40 % moins cher. En complément, Rueil propose une subvention allant jusqu’à 5 000 euros, en fonction de la typologie du logement. «Cela peut permettre de financer une cuisine, par exemple», souligne Marie-Pierre Avril, directrice du pôle solidarité.
Maxime, ingénieur de 31 ans, a ainsi acquis un T2 de 45 m² à 193 000 euros (soit 4 288 €/m², contre 7 030 €/m² en moyenne dans le neuf). Il a reçu une aide de 3 000 euros. «Je n’étais même pas au courant. C’est la cheffe des ventes qui m’en a parlé», raconte-t-il à nos confrères. L’appartement sera livré en 2027, dans un programme neuf situé dans l’écoquartier de l’Arsenal.
Un modèle qui se répand en Île-de-France
Le BRS séduit un nombre croissant de collectivités franciliennes, dont Paris, qui l’a préféré à son ancien PTZ. La capitale prévoit plus de 1 000 logements en BRS d'ici à 2027, contre environ 200 aujourd’hui. D’autres acteurs publics comme Hauts-de-Seine Habitat, premier bailleur social du département, proposent également un PTZ pour l’achat dans le neuf ou l’ancien, avec des conditions préférentielles pour leurs locataires.
Les ADIL (Agences départementales d’information sur le logement) orientent les ménages selon leur profil. Dans un contexte de taux d’emprunt élevés, l’émergence de dispositifs locaux ciblés change la donne pour de nombreux candidats à la propriété. Ces soutiens deviennent souvent une condition indispensable pour franchir le pas dans un marché immobilier toujours exigeant.
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