C’est une villa de luxe très cotée située sur la pointe de la presqu’île du Cap-Ferret : 200 m², un énorme jardin, une décoration de style néocolonial et une piscine chauffée à l’eau de mer, raconte Sud Ouest. Un bien qui se loue à prix d’or : entre 9 000 et 15 000 euros la semaine en pleine saison. Mais son propriétaire va sans doute revoir ses plans pendant quelque temps. Comme l’ont appris nos confrères, il va devoir démolir une partie de son bien.

Les faits remontent à 2014. À l’époque, ce propriétaire (à la tête d’un grand cru dans le Haut-Médoc) s’empare d’une parcelle de 2 800 m². Il entame alors des travaux de rénovation un an plus tard avec l’aide d’un architecte. Le but : créer un étage et démolir une partie de la façade afin de créer un passage entre sa propriété et celle du voisin. Problème pour ces derniers, un énorme mur va s’ériger, avec vue imprenable chez eux !

Une peine avec exécution immédiate

Les voisins vont donc porter l’affaire en justice, se sentant «observés en permanence» selon leur avocat. Pour eux, la situation était même devenue «un cauchemar». Il y a six ans, un procès-verbal pour infraction au code de l’urbanisme est établi, indique Sud Ouest, notamment parce que la partie à démolir à l’origine… ne l’avait jamais été. La surélévation n’était pas non plus conforme tandis qu’un abri de piscine a été construit sans permis. Dans un premier temps, le propriétaire avait promis de régulariser la situation sous trois mois.

Sauf que trois mois plus tard, rien n’avait toujours été fait. Le propriétaire souhaitait un permis de construire modificatif, mais il lui a été refusé, car, entre-temps, un nouveau plan d’urbanisme a vu le jour. S’il s’est retourné contre son architecte et son artisan, il a été reconnu coupable le 9 septembre dernier d’avoir réalisé des travaux sans permis de construire, mais également pour «méconnaissance du règlement national d’urbanisme et exécution irrégulière de travaux».

Malgré les tentatives de ses avocats, le propriétaire septuagénaire a été reconnu coupable et devra payer une amende de 5 000 euros (2 500 euros avec sursis). Surtout, il va devoir démolir tout ce qui avait été réalisé jusqu’à présent sous peine d’une autre amende de 25 euros par jour (50 pour sa société). Bien qu’il ait fait appel, note Sud Ouest, il doit tout de même exécuter sa peine avec effet immédiat. Une victoire pour ses voisins.