Objet de désir, le parfum a largement perdu de sa superbe. Il se vend pour l’essentiel dans de grandes enseignes où l’achat se déclenche en quelques secondes seulement et dans une cacophonie olfactive lui interdisant d’en apprécier les nuances. Un objet de consommation courante si déprécié qu’il est soumis à des soldes comme une jupe Zara ou une brique de lait chez Leclerc. Plus vraiment de quoi faire rêver l’amateur de senteurs. Pour tenter d’inverser ce mouvement de banalisation, les marques ont décidé de créer des collections exclusives, en marge des lancements de leurs blockbusters saisonniers. Qu’elles se nomment Les Exclusifs, Hermessence ou Anatomy of Dreams, ces séries limitées sont vendues uniquement dans les boutiques des marques ou dans une poignée de points de vente triés sur le volet.

Cette parfumerie représente un marché à part, une niche comme on l’appelle dans le métier. Ses codes sont assez simples: un flacon minimaliste (le même pour tous les «jus»), des ingrédients rares et nobles, pas d’égérie ni de notion de genre. Un fantasme d’équilibre entre la parfumerie avant-gardiste la plus pointue et la belle parfumerie d’autrefois. Le tranchant de l’innovation marié au classicisme du meilleur goût. Le prix, lui, s’envole pour marquer la différence d’avec le tout-venant qu’on trouve dans les linéaires de Sephora. Il faut compter environ 280 euros en moyenne pour s’offrir un flacon de 100 millilitres.

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