C’est un emblème des nuits parisiennes : depuis 1956, le cabaret transformiste Chez Michou est un symbole français, au même titre que le Moulin Rouge, le Lido ou le Crazy Horse. Mais depuis la mort de son fondateur, Michou, en janvier 2020, le lieu était en difficulté financière. L’été dernier, sa nouvelle directrice, Catherine Catty-Jacquart (nièce de Michou), dévoilait que le cabaret était en déficit depuis trois ans, confronté «aux grèves, manifestations et problèmes de stationnement, surtout pour les autocars», ce qui avait provoqué l'effondrement des réservations. Il avait donc été déclaré en liquidation judiciaire par le tribunal de commerce de Paris le 16 juillet dernier.
Si plusieurs repreneurs se sont manifestés, la justice a finalement tranché pour un repreneur, et pas n’importe lequel, selon Le Parisien : Gad Elmaleh. Par l’intermédiaire de son service de communication, l’humoriste maroco-canadien explique qu’il «en fera un lieu de comédie et d’humour, tout en gardant l’âme des lieux», même s’il n’a pas racheté la marque «Chez Michou» en tant que telle. D’ailleurs, tous les salariés avaient quitté les lieux au début de l’été. Une bonne nouvelle pour Catherine Catty-Jacquart qui voulait que l’esprit cabaret perdure.
«Un lieu de spectacle et d’humour»
«Ça ne s’appellera plus Chez Michou, mais Gad va en faire un très bel endroit. C’est une très bonne chose de tourner la page, en prenant un virage», affirme-t-elle ce mardi 8 octobre, en expliquant que la famille de Michou aurait été malheureuse si le lieu était devenu «autre chose qu’un cabaret». Les artistes qui étaient passés dans le cabaret, les Michettes, sont également ravis de cette reprise. «Cela aurait été très triste que cette scène mythique ne voie plus passer d’artistes», confie notamment l’un d’eux, Antoine Chaudeur.
Clin d’œil, son personnage avait été baptisé «chouchou», rappellent nos confrères, comme celui interprété par Gad Elmaleh au cinéma. Sera-t-il un jour présent dans le comedy club de l’humoriste ? «Sait-on jamais», se plaît-il à espérer. De son côté, le maire du XVIIIe arrondissement de la capitale, où est situé le cabaret, n’était pas au courant, mais se réjouit de la nouvelle : «Gad Elmaleh est quelqu’un de sérieux que j’aurai plaisir à rencontrer le moment venu», souligne Éric Lejoindre, avant d’ajouter : «Ce qui est bien, c’est que Chez Michou reste un lieu de spectacle et d’humour comme il le projette.»
Les habitants du quartier à Montmartre sont également ravis, le président de l’association des commerçants Lepic-Abbesses voudrait même faire de Gad Elmaleh le parrain du marché de Noël. En se dotant de son comedy club, Gad Elmaleh rejoint la longue liste des humoristes qui ont déjà franchi le pas à Paris comme Kev Adams, Baptiste Lecaplain ou encore Fary. Après son semi-échec aux États-Unis, Gad Elmaleh compte bien s’implanter durablement en France.
