Ils sont prêts à faire la révolution cinquante fois. Sous les dorures du Théâtre du Châtelet, à Paris, les émeutiers brandissent des fusils. Dans le chaos de l’insurrection et une symphonie d’émotions, les personnages des «Misérables» se joignent au chœur, chacun à leur tour. Il y a Jean Valjean, le bagnard en quête de rédemption; Marius brûlant d’amour pour Cosette; Enjolras, l’étudiant prêt à mourir sur les barricades. Les 30 acteurs avancent vers le public en entonnant de toutes leurs forces «Le Grand Jour». Coproducteur de cette comédie musicale avec l’institution théâtrale parisienne, Stéphane Letellier-Rampon frissonne. «Cela fait plus de trente ans qu’elle n’avait pas été jouée en français !» Le spectacle adapté du roman de Victor Hugo fait son retour le 20 novembre dans son pays natal. Dire qu’avant, il fallait aller à Londres pour voir cette œuvre si française !

Dans les théâtres de West End, on joue en effet «Les Miz» en anglais sans interruption depuis 1985. Une partition fructueuse pour le détenteur des droits, le producteur anglais Cameron Mackintosh : la comédie musicale a été traduite dans 22 langues, sans oublier l'adaptation au cinéma de 2012, triplement oscarisée. «Beaucoup pensent que c’est une œuvre anglo-saxonne. Or c’est une création française», rappelle Stéphane Letellier-Rampon, producteur rompu à ce type de spectacles, et ex-manager de Sheila.

Rapatrier «Les Misérables» en France, un chantier qui a duré 7 ans

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