Sur les réseaux sociaux, des annonces alléchantes promettent jusqu’à 600 euros par jour pour quelques heures depuis chez soi. Séduit par cette offre, Alexandre, préparateur de commandes à Nice, a tenté l’aventure via la plateforme Flairwork, en pensant arrondir ses fins de mois. Sa mission : donner des avis sur des produits qu’il n’avait jamais vus, chaque commentaire étant rémunéré environ 0,70 euro en cryptomonnaie, rapporte France 2 ce lundi 15 septembre.

Mais rapidement, une condition apparaît : pour toucher son argent, il lui faut d’abord payer pour débloquer de nouveaux «niveaux». Submergé de SMS insistants de son recruteur, il comprend qu’il est piégé. «Quand je n'ai pas pu mettre de l'argent, elle me disait chaque fois : 'Vous pouvez demander à des amis, ou vous pouvez demander à votre famille, vous pouvez faire un crédit'», raconte-t-il. En trois mois, Alexandre perd 450 euros. Et il n’est pas le seul. D’autres victimes, séduites par les mêmes promesses de gains rapides, ont perdu bien plus.

L’arnaque à la tâche, un piège bien huilé

Un employé de supermarché affirme ainsi auprès de nos confrères avoir versé plus de 2 000 euros, séduit par la promesse de gains rapides : «La personne m'a dit que j'avais de l'argent de côté, qu'ils avaient les moyens de faire fructifier (…) en plusieurs jours, elle a réussi à m'amadouer», explique-t-il. «On se sent vraiment très bête, on se demande comment on a pu être aussi stupide de croire qu'on pouvait avoir de l'argent tellement facilement», confie-t-il.

Centho, spécialiste des réseaux sociaux et hacker, décrypte le mécanisme de cette arnaque à la tâche : «On nous parle d'USDT, une cryptomonnaie qui est interdite en Europe. Aucun employeur ne passerait par là. Quand on est dans un milieu professionnel, la cryptomonnaie, c'est très peu utilisé, c'est vraiment marginal», souligne l'expert. Le nombre total des victimes de la plateforme Fairwork reste à ce jour inconnu.