
Les Français n'épargnent pas seulement pour eux (18% de leur salaire en moyenne), mais aussi pour leurs enfants. Selon une étude YouGov de 2018, 8 parents sur 10 ont déjà mis en place une solution d’épargne pour leurs bambins, sur laquelle ils versent en moyenne entre 30 et 50 euros par mois. La proportion de Livrets A «détenus» par des mineurs témoigne de cette attention des parents envers leurs enfants : selon la Banque de France, 18% des Livrets A sont au nom d'une personne qui n'a pas encore atteint la majorité, soit plus de 10% du total des comptes ouverts.
Le placement préféré des Français en nombre de titulaires (58 millions) est en effet l'un des rares produits d'épargne qu'il est possible d'ouvrir avant 18 ans, et même, dès la naissance. Dans cette gamme, on trouve aussi le Livret jeune - réservé aux 12-25 ans - mais dont le taux varie d'une banque à l'autre, contrairement au Livret A. Toutefois, dans certains établissements, sa rémunération peut être supérieure à ce dernier, il peut donc être intéressant d'y regarder de plus près. Vous resterez en revanche contrainte par un plafond très limité : 1 600 euros, contre 22 950 euros pour un Livret A.
Ouvrir une assurance vie tôt, pour bénéficier de son avantage fiscal au plus vite
Parmi les autres produits d'épargne grand public accessibles dès la naissance, on trouve aussi le Plan d'épargne logement (PEL) et le Compte d'épargne logement (CEL), qui n'ont plus grand intérêt aujourd'hui en raison de leurs taux - inférieurs au Livret A -, et du fait que leurs intérêts sont fiscalisés. En revanche, d'un point de vue fiscal, il peut être intéressant de souscrire dès que possible une assurance vie. A partir du huitième anniversaire du contrat, une personne seule peut en effet retirer jusqu'à 4 600 euros par an sans impôts (9 200 euros si elle est en couple). Aussi, en ouvrant une assurance vie à votre enfant à 10 ans par exemple, il pourra retirer tout ou partie du montant disponible à partir de ses 18 ans, avec un abattement fiscal qui se renouvelle tous les ans.
L'autre avantage de l'assurance vie est que vous pouvez espérer viser un rendement supérieur au Livret A, en investissant une partie des versements en unités de compte (UC), des supports plus risqués, investis en actions, obligations, immobilier, etc. En 2024, les UC ont par exemple rapporté en moyenne 4,9%, contre un rendement moyen de 2,6% pour les fonds en euros, la partie qui, comme sur un Livret A, est garantie sans risque.
Placer l'argent de ses enfants en Bourse, une bonne idée ?
Pour aller plus loin, il est aussi possible, depuis ce mardi 30 septembre, d'ouvrir dès la naissance de son enfant un nouveau placement jusqu'ici réservé aux adultes : le compte-titres ordinaire (CTO), sur l'application de la banque Trade Republic. Un produit qui permet d'investir sur la plus large gamme de produits financiers et boursiers (actions, obligations, ETF…). Ici, pas de fonds en euros, ni de partie sécurisée, l'intégralité de l'investissement est risqué. A première vue, on pourrait être mal avisé d'exposer ainsi l'argent que l'on destine aux études de ses enfants, ou à l'achat son premier véhicule, logement, ou autre.
Pourtant, plus la durée d'investissement est longue - par exemple entre 0 et 20 ou 25 ans - . plus vous pouvez vous permettre de prendre des risques, car les bonnes années en Bourse compenseront les mauvaises. C'est en tout cas ce qui s'est passé sur les 40 dernières années, au cours desquelles l'investissement en actions s'est avéré être le plus rentable : 12% de rendement par an - malgré les nombreuses crises traversées - selon l'Institut de l'épargne immobilière et foncière (IEIF).
Face à l'assurance vie, la possibilité d'alléger les frais au maximum
En outre, un horizon d'investissement lointain, «permet aussi de tirer profit des intérêts composés», rappelle Vincent Grard, directeur de France de Trade Republic. C'est ce qu'on appelle l'effet «boule de neige» : les intérêts générés chaque année génèrent eux-mêmes des intérêts l'année suivante, ce qui fait grossir le capital de façon croissante. Ce qui est vrai aussi pour le Livret A, mais avec une espérance de gain inférieure. Selon les estimations de Trade Republic, 50 euros versés chaque mois sur un Livret A permet d'arriver à 12 847 euros au bout de 18 ans, contre 20 399 euros en plaçant cet argent à un taux de 7%, que l'on peut attendre des marchés boursiers sur 20 ans. Toutefois, attention, car contrairement au Livret A, dont les intérêts sont totalement défiscalisés, il faudra vous acquitter du prélèvement forfaitaire unique (PFU ou flat tax) de 30% sur les gains. Dans cet exemple, le capital net de fiscalité s'élèverait donc à 17 519 euros.
Pour finir, notons qu'il est aussi possible d'investir en Bourse via une assurance vie, que l'on peut souscrire à 100% en UC, par exemple. Mais il faudra alors veiller à ce que les frais retenus par l'assureur (frais de gestion) et/ou sur les versements ne pèsent pas trop lourd sur la durée. Avec un compte-titres, vous pouvez réduire ces frais à néant, car vous gérez vous-mêmes votre portefeuille de titres, et, chez Trade Republic, les versements sont gratuits s'ils sont programmés. En prime, la banque a négocié pour que les frais de trois ETF qu'elle propose (émis par Vanguard) soient reversés à l'enfant, jusqu'à ses 18 ans, ainsi «l'édification du capital peut ne pas être une seule fois amputé par des frais, jusqu'au retrait», pointe Vincent Grard.




















