
«Les bijoux cachés de Rachida Dati». Dans une enquête parue le 9 avril, le quotidien Libération assure que la maire du VIIe arrondissement, et actuelle ministre de la Culture, aurait omis de déclarer une «série d’objets de luxe» à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP). Pour rappel, la Haute autorité est chargée de recevoir, contrôler avec l’administration fiscale, mais également de publier les déclarations de situation patrimoniale et les déclarations d’intérêts de certains responsables publics.
Selon les informations de Libération, relayées par Franceinfo, qui a eu accès aux deux premières déclarations de l’élue lors de ses nominations dans les gouvernements de Michel Barnier et de François Bayrou, Rachida Dati aurait déclaré un total de 5,6 millions d’euros de biens. Mais elle n’aurait pas déclaré une série d’objets de valeur, dont des bijoux pour un montant total de 420 000 euros. Parmi ces bijoux obtenus entre 2017 et 2023, il y aurait des pièces Cartier d’une valeur de 50 000 euros, des bracelets Bulgari et Repossi ou encore une montre Chopard d’une valeur de 32 000 euros. Une bague Cartier en platine et diamants estimée à 68 500 euros et des boucles d’oreille y figureraient également.
Rachida Dati «parfaitement en règle», selon ses avocats
Au total, selon Libération, dix-neuf objets n’auraient pas été déclarés par la ministre de la Culture. Des bijoux qui doivent pourtant être déclarés si «leur valeur individuelle dépasse 10 000 euros», rappelle la HATVP. Le quotidien va même plus loin en indiquant que la maire du VIIe arrondissement aurait reçu ces bijoux de l’ancien PDG d’EDF, Henri Proglio.
Les avocats de Rachida Dati ont été interrogés par Libération et assurent que leur cliente est «parfaitement en règle avec ses obligations déclaratives auprès de la HATVP» et surtout que la «publication d'informations relatives à la possession, avérée ou non, de bijoux» relève «de la vie privée». Est-ce une nouvelle épine dans le pied de la maire du VIIe arrondissement, déjà mise en examen dans l’affaire Carlos Ghosn pour «corruption passive» et «recel d'abus de pouvoir» ?
Rachida Dati risquerait en effet gros. Car en cas de manquement ou d’omission d’une partie importante de patrimoine, la HATVP prévoit des sanctions allant d’une peine de prison de trois ans à 45 000 euros d’amende. «Le cas échéant, cela peut entraîner l’interdiction des droits civiques pour une durée maximale de 10 ans ainsi que de l’interdiction d’exercer une fonction publique, laquelle peut être définitive», rappelle-t-elle.


















