François Bayrou fait cette grosse erreur en laissant beaucoup d'argent sur ses comptes courants

On connaît l'expression : «Les cordonniers sont toujours les plus mal chaussés». Elle vaut aussi pour les ministres. Attention : il s'agit moins ici de mettre en question la qualité de leurs chaussures que de pointer la façon, pas franchement optimale, dont ils gèrent leur argent. C'est peu ou prou ce que révèlent les déclarations de patrimoine des membres du gouvernement Bayrou, publiées le 10 juin dernier par la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP). Et alors qu'ils serinent les Français sur l'importance de l'épargne, force est de constater que les ministres ont eux-mêmes tendance à la négliger.

Premier constat qui s'impose après la publication des chiffres par la HATVP : les ministres français ont de l'argent. Comme le souligne Moneyvox, leur patrimoine net moyen s'élève en effet à 2 620 000 euros. Il faut cependant prendre en compte les (très) gros écarts observés, avec, parmi les plus grosses fortunes, celle de Marc Ferracci (ministre de l'Industrie et de l'Energie), qui atteint 23 millions d'euros à elle seule. Mais une fois ces chiffres posés, celui qui interpelle le plus concerne les comptes bancaires et les produits d'épargne. En l'occurrence, ils révèlent que les ministres mettent beaucoup d'argent sur leurs comptes courants. De l'argent qui ne rapporte donc rien.

François Bayrou possède six comptes courants

L'exemple le plus édifiant est celui du Premier ministre. François Bayrou a déclaré un Codevi (ancêtre du LDDS). Il y a placé 2 219 euros, alors que ses 6 (!) comptes courants contiennent près de 45 000 euros. S'il en plaçait la moitié sur un livret A (plafond de 22 950 euros), il pourrait profiter d'un taux de 2,4% net d'impôt. En mettant 10 000 euros sur son Codevi pour atteindre le plafond réglementaire de 12 000 euros, là encore il pourrait bénéficier du même taux de rémunération de son épargne. Enfin, l'ouverture d'un super livret pour placer l'argent restant lui ferait profiter d'un taux boosté jusqu'à 6% brut pendant deux mois, note Moneyvox. Etonnant qu'il n'y ait pas lui-même pensé.