
«Fais-je partie des mieux lotis ?» Voilà une question à laquelle vous n’avez jamais su répondre. La dernière note de l’Insee pourrait alors vous aider : l’institut national de la statistique a publié ce lundi 7 juillet sa note annuelle sur le «niveau de vie et pauvreté en 2023». Pour mesurer tout ça, l’Insee s’appuie sur le niveau de vie médian, qui correspond au revenu disponible du ménage (après impôts et prestations sociales) divisé par le nombre d'unités de consommation (UC). Ainsi, en 2023, le niveau de vie médian s’établit à 25 760 euros par an, soit environ 2 150 euros par mois pour une personne seule, et environ 3 860 euros pour un couple avec un enfant de moins de 14 ans.
Mais niveau de vie médian ne rime pas avec seuil de pauvreté. Bien au contraire, puisque ce dernier est fixé à seulement 60% du niveau de vie médian. Autrement dit, une personne seule est considérée comme pauvre si elle gagne moins de 1 288 euros par mois. C’est 1 932 euros mensuels pour un couple, «auxquels il faut ajouter 386 euros pour chaque enfant de moins de 14 ans et 644 euros pour un enfant plus âgé», précise l’Insee. Mais logiquement, tous les Français ne parviennent pas à franchir cette barre symbolique.
18 670 euros par an pour un chômeur
A commencer par les demandeurs d’emploi. Leur niveau de vie médian plafonne à 18 670 euros annuels, soit environ 1 560 euros par mois. Et surtout, plus d’un tiers d’entre eux (36,1 %) vit sous le seuil de pauvreté, soit 0,8 point en un an. Entre autres explications avancées par l’Insee : «La réforme de l’assurance chômage, entrée en vigueur le 1er février 2023, qui a réduit la durée d’indemnisation de 25 % pour les nouveaux entrants dans l’assurance chômage.»
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Pour autant, tous les inactifs ne sont pas à la peine. Pour preuve, en 2023, les retraités s’en sortent un peu mieux que les Français en activité. Leur niveau de vie médian grimpe ainsi à 25 420 euros annuels, environ 2 120 euros par mois, et «progresse même plus vite que celui de l’ensemble de la population (+1,2 % contre +0,9 %)», constate l’institut statistique. Et ce malgré des revalorisations des pensions souvent inférieures à l’inflation. Alors, comment expliquer cette résilience ? L’Insee pointe du doigt «la revalorisation du régime Agirc-Arrco de 4,9% en novembre 2023 après +5,1% en novembre 2022», mais surtout «la progression des revenus du patrimoine». Précisons cependant que la situation de ces inactifs est assez inégalitaire : tous ne sont pas propriétaires ou bénéficiaires de jolies pensions. A tel point qu’en 2023, plus d’un retraité sur dix (11,1 %) vivait sous le seuil de pauvreté.



















