
Il existe en France des «ghettos de riches» et des «ghettos de pauvres». Mais également des villes où ces deux catégories de revenus extrêmes cohabitent, avec des écarts phénoménaux dans une vingtaine de communes. A commencer par Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), selon le classement des 20 villes de plus de 20 000 habitants les plus inégalitaires en termes de revenus, publié par l’Observatoire des inégalités le 3 juin. A Neuilly, les 10 % d’habitants les plus riches disposent de revenus 8 fois plus élevés que les 10 % les plus pauvres. A titre de comparaison, ce rapport est de seulement 3,4 pour l’ensemble de la France métropolitaine.
Autre façon de mesurer l’écart de revenus entre ces deux populations neuilléennes, les premiers gagnent au minimum 10 700 euros par mois, contre 1 320 euros au mieux pour les seconds. La capitale arrive en deuxième position du classement, les 10 % de Parisiens les plus aisés, avec au moins 6 000 euros mensuels, touchant 6,4 fois plus que les 10 % les plus modestes, qui perçoivent au maximum 940 euros par mois.
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15 des 20 les plus inégalitaires sont franciliennes
La région parisienne concentre d’ailleurs 15 des 20 villes les plus inégalitaires de France. Et une majorité d’entre elles se trouve dans les Hauts-de-Seine, comme Neuilly, donc, mais également Boulogne-Billancourt, Saint‑Cloud, Levallois-Perret, Asnières-sur-Seine, Sèvres, Suresnes, Meudon, Colombes, Courbevoie ou encore Clichy. Dans toutes ces villes, les écarts de revenus entre les 10 % les plus riches et les 10 % les plus pauvres s’échelonnent entre 3 000 euros et plus de 9 000 euros par mois.
En dehors du «9-2», on trouve Saint-Mandé (Val-de-Marne), Saint-Germain‑en-Laye et La Celle-Saint-Cloud (Yvelines). Trois villes où les revenus des plus riches sont, au minimum, cinq fois supérieurs à ceux des plus pauvres. En régions, les villes les plus inégalitaires sont Saint-Denis et Saint-Paul, à La Réunion, Annemasse en Haute-Savoie, qui pointe à la troisième place du classement derrière Neuilly et Paris, ainsi que Thionville et Nancy, en Lorraine.
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Neuilly, ville la plus inégalitaire car la plus riche
«Ces inégalités de revenus s’expliquent d’abord parce que certaines de ces villes abritent les populations les plus riches», explique l’Observatoire des inégalités. En témoigne Neuilly-sur-Seine, la ville de France la plus inégalitaire en termes de revenus mais aussi la plus riche du pays, avec un revenu annuel médian de 4 000 euros par mois, deux fois plus élevé que la moyenne nationale de 1 920 euros. «Les plus riches y sont extrêmement riches», résume le rapport. La situation est similaire à Saint-Cloud, (Hauts-de-Seine), septième ville la plus inégalitaire et où le revenu médian s’élève à 3 300 euros par mois.
A Paris, deuxième ville la plus inégalitaire alors que le revenu médian mensuel n’est «que» de 2 500 euros, pas moins de 16% de la population vit sous le seuil de pauvreté, soit deux fois plus qu’à Neuilly. Si la capitale est inégalitaire, c’est donc parce qu’outre une population très aisée, elle abrite un assez grand nombre de personnes particulièrement pauvres. Une ville peut d’ailleurs être inégalitaire «parce qu’une partie de sa population est très pauvre, c’est-à-dire que les inégalités se creusent par le bas», explique l’Observatoire, citant Saint-Denis et Saint-Paul. Les habitants les plus pauvres de ces deux villes réunionnaises ont des revenus très bas, aux alentours de 760 euros par mois au maximum. Si les plus riches gagnent près de cinq fois plus, leur revenu mensuel n’excède toutefois pas 3 500 euros en moyenne. On est loin des sommets de Neuilly ou Saint-Cloud !




















