Un échec n'est jamais facile à accepter. Un rebond ne va jamais de soi. Nos huit témoins ont tous dû mobiliser des trésors d'introspection, de self-bienveillance et de résilience afin de mobiliser, en eux et autour d'eux, les ressources nécessaires pour sortir de l'ornière. Résultat : aujourd'hui tous ont retrouvé ou façonné un job qui leur correspond bien plus que celui de leur vie d'avant.

Julie Poinsignon, 37 ans, ex-cheffe de projet chez AG2R, aujourd'hui épicière

Son moteur. L'envie d'entreprendre dans un projet en phase avec ses valeurs.

Son parcours. Pendant cinq ans, Julie Poinsignon pilote des projets au sein d'une mutuelle santé. "Le poids hiérarchique et l'inertie au sein de ce grand groupe me minaient. C'était frustrant, énergivore. J'avais cette impression d'être inutile, que rien n'allait changer, que je sois là ou non. Je gagnais pourtant bien ma vie", raconte-t-elle. Elle négocie une promotion, obtient une augmentation… puis démissionne. "Je m'étais prouvée que j'étais capable d'être payée comme mes homologues masculins, j'avais eu ma reconnaissance." Depuis toujours, l'envie d'entreprendre la titille. L'envie d'être en accord avec ses valeurs de solidarité et d'écologie, aussi.

Le premier confinement lui fait revoir ses priorités, sa façon de vivre, de consommer. Avec sa voisine, désormais amie, elle décide de se lancer dans la création d'une épicerie zéro déchet à Cergy-Pontoise. En six mois, le duo rédige le business plan, cherche des fournisseurs, trouve un local, négocie auprès des banques, se forme. C'est un succès. "J'ai complètement changé de vie et j'en suis heureuse. Aujourd'hui, personne ne me dit quoi faire, je suis ma propre cheffe, je choisis mes collègues, j'ai trouvé un meilleur équilibre entre ma vie personnelle et ma vie pro, beaucoup moins de charge mentale… Il y a eu quelques écueils pendant la période de création, mais se tourner vers les solutions plutôt que de ruminer a permis de voir le projet se concrétiser rapidement et, finalement, de façon fluide", sourit Julie, qui aide aujourd'hui d'autres porteurs de projet à concrétiser leurs idées.

@lepiceriedesjulie

Le décryptage de Sophie Michalet, coach en transformation (hoame.fr). "Il est bon de s'écouter ! Les injonctions à la réussite sont parfois lourdes à porter : un bon poste, si possible dans une grande entreprise, un bon salaire et le statut social qui va avec. Tout cela ressemble à une vie que d'autres ont peut-être dessinée pour Julie. Et souvent, un événement brutal et soudain – ici le confinement – incite à reformuler ses priorités, écouter le petit enfant en nous. Julie a toujours eu envie d'entreprendre, d'être sa propre patronne. Après avoir nourri son besoin de reconnaissance, elle choisit de s'occuper de son besoin d'indépendance. Comment s'en inspirer ? En apprenant à rester attentif à ses besoins."

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