“Une situation malsaine.” C’est ce que vivent des centaines de familles privées d’allocation journalière de présence parentale (AJPP) depuis cet été, selon Stéphane Vedrenne, cofondateur des associations Grandir sans cancer et Eva pour la vie. Pour rappel, le congé de présence parentale permet à un salarié, un agent public ou un travailleur indépendant de suspendre son activité pour s’occuper d’un enfant à charge atteint d’une maladie, d’un handicap ou victime d’un accident grave. Dans ce cadre, le bénéficiaire reçoit une allocation journalière de présence parentale, d’un montant de 58,59 euros par jour. Les demandeurs d’emploi ont également droit à cette allocation mais elle gèle leur indemnisation chômage : une fois leur droit à l’AJPP consommé, ils peuvent recommencer à bénéficier de leur droit restant au chômage.

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Le congé de présence parentale est attribué pour une période maximale de 310 jours, à prendre dans un délai maximum de trois ans. Il peut être renouvelé pour 310 jours supplémentaires, sous certaines conditions. Les bénéficiaires d’un congé de présence parentale peuvent donc percevoir l’AJPP pendant au moins 310 jours. Or cet été, plusieurs parents au chômage se sont vu refuser le versement de l’AJPP par leur caisse d’allocations familiales (Caf). En cause : l’organisme qui gère les Caf (la Caisse nationale des allocations familiales, la Cnaf) a décidé de limiter, à compter du 1er juin 2022, l’indemnisation du congé de présence parentale aux seuls jours de reliquat d’allocations chômage. Autrement dit, une mère de famille avec seulement 30 jours d’indemnités chômage n’aurait droit qu’à 30 jours d’allocation de présence parentale, et non plus 310.

La Cnaf avait même mis à jour, dans le courant de l’été, sa page dédiée à l’AJPP pour indiquer que seuls les jours d’indemnisation au chômage ouvraient droit à l’allocation journalière de présence parentale. Pour justifier ce changement de règle auprès des familles, les caisses d’allocations familiales se fondaient sur un soi-disant “revirement ministériel” ou un “changement de législation”, selon des mails que nous avons consultés. Pire encore, certaines Caf n’apportaient tout simplement aucune explication aux parents qui les sollicitaient.

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