Anecdotiques, ces piques que s’envoient vos deux collègues au début de chaque réunion Zoom ? Amusante, cette guéguerre de couloir entre assistantes pour occuper la place près de la fenêtre depuis que vous êtes passés en flex office ? Motivante, même, cette lutte féroce entre les commerciaux pour faire le meilleur chiffre, qui semble autoriser remarques sexistes et peaux de banane en tout genre ? Non, non et encore non. Car les petites tensions comme les grosses crises qui se déroulent chaque jour en entreprise coûtent une vraie fortune.

L’institut OpinionWay a même développé avec le cabinet de conseil Topics le premier Observatoire du coût des conflits au travail pour estimer ces frais. Résultat de leurs calculs : à l’échelle française, ils seraient supérieurs à 152 milliards d’euros par an. En effet, d’après l’étude, deux tiers des salariés sont confrontés à la conflictualité au travail. Et cela les oblige à passer trois heures par semaine en moyenne par salarié à essayer de déminer ces situations, soit vingt jours par an.

Encore faut-il s’entendre sur ce qu’est un conflit au travail. Pour l’institut, c’est "tout différend, toute perturbation dans la relation aux autres, qui affecte le déroulement d’une activité". "Les dirigeants et responsables ont souvent une vision macro des désaccords (grèves ou encore tensions syndicales), mais ils oublient la vision micro (tensions quotidiennes), qui est pourtant multiple, massive et a un fort impact sur les entreprises, comme le montre cette étude", observe Stéphane Lefebvre-Mazurel, directeur du pôle B to B d’OpinionWay. Voici donc neuf situations conflictuelles courantes en entreprise et des conseils pour essayer d’en sortir sans perdre de temps… ni d’argent.

Enzo est toujours en retard

Dans cette start-up, on ne "flique" pas les salariés sur leurs horaires, la plupart étant en télétravail. En revanche, il faut être présent à la seule réunion d’équipe imposée chaque semaine en visio. Un rendez-vous qu’Enzo, commercial, a du mal à respecter. "Il se connecte toujours avec quelques minutes de retard et manque le moment d’échanges informels que l’on a au début de la réunion", explique Bastien, son chef.

Les solutions. Déjà, ne pas sermonner Enzo devant les autres. "Mieux vaut le prendre à part et institutionnaliser l’entretien", conseille Annette Chazoule, experte en management des équipes et accompagnement du changement chez Cegos. Rester le plus factuel possible en évitant de généraliser. "Plutôt que “Tu es tout le temps en retard”, dire “J’ai remarqué que tu t’étais connecté en retard aux trois dernières réunions”", suggère Christine Benoit, auteure de Recadrer sans démotiver (Ed. Gereso).

La suite est réservée aux abonnés
Abonnez-vous à Capital à partir de 1€ le premier mois
  • Accès à tous les articles réservés aux abonnés, sur le site et l'appli
  • Le magazine en version numérique
  • Navigation sans publicité
  • Sans engagement