Improviser. Voilà le mot d’ordre d’Amiel Kornel dans Naviguer à vue. Vers la start-up improvisée (Presses des Mines, 2021). A travers des exemples tirés des univers de l’artisanat et des jeunes pousses, mais aussi du jazz, cet expert en création de start-up indépendantes vante les mérites d’une telle posture pour entreprendre dans un monde de plus en plus complexe et incertain. Explications.

Management : Pour quelles raisons un entrepreneur doit-il, selon vous, garder une âme d’enfant?

Amiel Kornel : L’enfant a une capacité à créer des mondes, à naviguer entre différents personnages, à bricoler des outils et des jouets avec ce qu’il a sous la main… Quand les adultes restent connectés à leur enfance, ils ont plus de facilité à pratiquer cette errance intentionnelle, si précieuse. Ils se souviennent aussi du plaisir lié au jeu : cela ne les angoisse pas, bien au contraire ! Ils ne se sentent pas désorientés quand ils commencent à errer : ils prennent ce qu’ils trouvent et arrivent à créer de la valeur. Dans le langage populaire, les termes «bricoler», «errer», «naviguer à vue», ont plutôt une connotation négative. C’est dommage ! Un marin expérimenté sait qu’il est tout aussi important de savoir naviguer à vue que de lire une carte. Mon livre vise à rendre ses lettres de noblesse à l’improvisation.

Est-ce une posture difficile à tenir en France, le pays de Descartes, de la planification et de la centralisation?

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