
Les salaires ne devraient pas flamber en 2026. Selon le cabinet de conseil en rémunération People Base CBM, qui a publié lundi 10 novembre son enquête annuelle sur les rémunérations, les entreprises françaises prévoient pour 2026 une augmentation salariale globale moyenne de 1,97%. Un chiffre en net repli par rapport aux deux années précédentes puisque les hausses prévues pour les années 2025 et 2024 atteignaient respectivement 2,43% et 3,63%.
Ce coup d'arrêt marque la fin d’un cycle de rattrapage lié aux tensions inflationnistes et à la forte pression du marché de l’emploi observée ces dernières années. «Après une période de revalorisations exceptionnelles, les entreprises reviennent à une approche plus rationnelle de la gestion salariale, analyse Cyril Brégou, associé chez People Base CBM. Cette tendance s’appuie sur une inflation en recul, une activité économique moins dynamique et un marché de l’emploi qui se détend.» Autant de facteurs incitant les directions à adopter une posture plus mesurée.
Des hausses de salaires ciblées
L’étude, menée entre le 1er et le 16 octobre 2025 auprès de 568 entreprises représentant plus de 650 000 salariés, révèle également que la quasi-totalité des entreprises interrogées (99,2%) envisagent d’accorder des augmentations individualisées l’année prochaine. Dans le même temps, seule une sur deux (48%) prévoit des hausses de salaires généralisées. «Cette évolution, amorcée depuis plusieurs années, confirme une transformation structurelle des pratiques de rémunération vers une logique de reconnaissance individuelle et de performance», poursuit Cyril Brégou. Pour preuve, le taux moyen d’augmentation individuelle prévue en 2026 par les sociétés est bien plus élevé pour les augmentations individuelles (1,79%) que pour les augmentations générales (0,91%).
Autre enseignement de l’étude, les pratiques de rémunération des entreprises françaises sont de plus en plus ciblées. En effet, plus d’une entreprise sur trois (36%) prévoit de différencier ses taux d’augmentation en 2026 selon les catégories de collaborateurs (cadres dirigeants, cadres, ouvriers…). De plus, 70,5% des sociétés annoncent la mise en place d’enveloppes de «rattrapage» pour répondre aux enjeux d’égalité professionnelle et de repositionnement sur le marché. «Ces résultats traduisent une volonté croissante de piloter les salaires de façon plus fine et plus stratégique, tout en intégrant des dimensions d’équité et de performance», conclut Cyril Brégou.



















