Les scientifiques le constatent : toute société a besoin de leaders charismatiques, capables d'emmener le groupe vers un destin commun. Mais dans l'entreprise, le bureau avec vue imprenable au dernier étage d'une tour a cessé d'être le symbole du rayonnement des grands capitaines. A l'heure de l'hypercollaboration, du travail à distance et de l'entreprise à mission, les leaders doivent trouver de nouvelles façons d'exister, moins ostentatoires, moins narcissiques aussi. A quoi ressembleront ces nouvelles figures qui émergeront de la crise actuelle ? Pour le savoir, nous sommes allés à la rencontre des scientifiques qui ont étudié les mystères du charisme sous tous leurs angles.

Quelles sont les dimensions du charisme ?

Selon la définition classique, le chef charismatique montre une direction vers laquelle il entraîne un groupe par le pouvoir d'un magnétisme transcendant. "En grec, "charis" signifie la "grâce". Cette étymologie place le charismatique dans une relation directe avec le divin", explique Laurence Devillairs, spécialiste de philosophie morale et de métaphysique. Dans l'Antiquité, ce magnétisme mystérieux n'appartient qu'aux dieux ou aux héros, eux-mêmes demi-dieux. Au Moyen Age, c'est la figure du saint, substitut du Christ, qui émerge. Et les individus touchés par cette grâce ne sont ni puissants ni riches, mais "choisis" parmi les plus pauvres et modestes, telle Jeanne d'Arc. Pour Laurence Devillairs, Jon Snow, le héros de la série Game of Thrones, incarne à merveille cet archétype : "C'est un bâtard, désigné à un moment donné pour un destin plus grand que lui, qui va porter l'histoire."

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