Sans langue de bois, Patrick Martin tire à boulets rouges sur les régimes de retraite à la française. Invité sur franceinfo ce mardi 15 avril, le président du Medef a été questionné sur la réforme des retraites. «Moi, ma position, elle est connue, elle est très raide et je l’assume. Il faut qu’on équilibre nos régimes de retraite. Est-ce que c’est pour les entreprises ? Quel est l’intérêt des entreprises directement à ce que les retraites soient équilibrées ? Il n’y en a pas», a-t-il d’abord déclaré.

«Nous, ce qu’on prend en compte, c’est l’intérêt des retraités eux-mêmes parce qu’il ne faut pas se raconter d’histoires, à un moment donné, les régimes de retraite voleront en éclats, si on ne les équilibre pas», a-t-il ensuite averti. Interrogé sur la possible suppression de l’abattement fiscal de 10% accordé aux retraités, Patrick Martin a estimé qu’il s’agissait là d’une «piste envisageable», soulignant qu’il faut que «tout le monde fasse un effort». «Je crois comprendre que si cette niche fiscale devait être remise en cause, ça serait pour les retraites les plus élevées, parce qu’il y a évidemment un impératif de préservation des petites retraites», a-t-il indiqué.

Réduire les dépenses de santé

Pour le patron du Medef, «la limite du raisonnement serait de nouveaux impôts». Alors qu’un effort de 40 milliards d'euros d'économies sur le budget 2026 a été annoncé ce dimanche, Patrick Martin plaide pour que l’État ne «surcharge» pas «encore les entreprises», et pointe «des prestations de santé qui sont remboursées et qui ne devraient pas l'être».

«La vraie solution, c’est de baisser la dépense publique, singulièrement la dépense sociale», a-t-il assuré. Selon lui, la France est «le pays au monde où il y a le plus de dépenses sociales, avec une performance en termes de santé, en termes d’emploi, qui n'est pas la meilleure du monde, loin s'en faut».

Le patron du Medef a également déploré le contexte politique, «avec un panorama totalement fracturé, sans précédent dans l’histoire de la Ve République, qui empêche», voire «interdit des réflexions de fond sur notre modèle économique, sur notre modèle social». Alors qu’«au même moment d’autres pays au sein de l’Union européenne avancent très résolument», en citant l’exemple de l’Italie, de la Pologne ou encore du Portugal.

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