La partie dépenses du budget 2026 est examinée depuis quelques heures en commission à l’Assemblée nationale. Alors que les conditions de prescription des arrêts de travail pourraient bien être durcies dans les prochains mois, tous les regards seront braqués dans moins de 48h sur la réforme des retraites dont la suspension pourrait finalement être actée. En amont de ces débats, le groupe présidé par l’ancien Premier ministre Gabriel Attal, Ensemble pour la République (EPR) - anciennement Renaissance - va proposer un amendement choc pour sauver le système des retraites, a appris Le Parisien.

Selon nos confrères, cet amendement, qui doit être déposé ce lundi, vise à instaurer, en complément du système actuel (par répartition), une retraite partiellement fondée sur la capitalisation. Un fonds qui serait abondé automatiquement par l’Etat de 1 000 euros à chaque fois qu’un enfant naît en France, et ce peu importe les conditions de ressources. Par la suite, chaque famille serait libre d’abonder à son tour jusqu’aux 18 ans de l’enfant, en bénéficiant d’un abattement fiscal.

Une mesure à 660 millions d’euros

Pour le groupe Ensemble pour la République, cet amendement vise à la fois à sauver le système des retraites, mais également à relancer la natalité alors que la France fait face à une réelle crise démographique avec davantage de décès que de naissances. «En permettant à chaque génération d’être partie prenante du capital national, ce dispositif offre une perspective de rendement durable tout en contribuant à diversifier les sources de financement du système de retraite», est-il inscrit dans l’amendement.

Un tel dispositif viserait également à «préparer l’avenir sans alourdir la dette publique», peut-on lire. Le groupe EPR insiste sur la nécessité de passer «une partie de notre système de retraite vers la retraite par capitalisation obligatoire, collective et solidaire». Reste le coût d’une telle mesure. Selon les estimations du parti de l’ancien Premier ministre, le mécanisme coûterait environ 660 millions d’euros.

C’est «peu de choses au regard de ce que cette mesure peut permettre de faire économiser à terme au système de retraites», explique au Parisien un cadre du parti. Ce système de capitalisation existe déjà chez les fonctionnaires et a été défendu ces derniers mois par différents cadres et possibles candidats à la présidentielle 2027, que ce soit Edouard Philippe, Bruno Retailleau ou Gérald Darmanin. Même pour la CFDT, le sujet ne serait «pas tabou».

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