
Le Medef vent debout contre toute suspension de la réforme des retraites. Patrick Martin, président de l’organisation patronale, s’oppose fermement à cette éventualité évoquée par Sébastien Lecornu pour tenter de sortir la crise politique. «Je rappelle 70 milliards d’euros de déficit cette année, le taux d’emprunt le plus élevé de l’Union européenne, le niveau de prélèvements obligatoires le plus élevé au monde, 3 345 milliards d’euros de dette - plus 150 milliards depuis le début de l’année – une dette détenue majoritairement par des étrangers», a-t-il d’abord souligné ce jeudi 9 octobre sur France Inter.
Et de poursuivre : «Nous sommes très réticents à ce que cette réforme soit suspendue, a fortiori abrogée, parce que les chiffres parlent d’eux-mêmes». «Est-ce que l’avenir du pays doit être suspendu à des échéances électorales, pour commencer les municipales ?», a-t-il interrogé. «Les chefs d’entreprise sont lucides, ils voient très bien que l’activité est difficile et que si cette réforme est suspendue, ça pèsera encore sur le niveau d’activité, ça pèsera sur les conditions d’emprunt, et à la fin, il ne faut pas se raconter d’histoires, ça pèsera sur le pouvoir d’achat», a-t-il soutenu.
«Un point de bascule en termes de croissance et d'emploi»
«Oui, l'instabilité a un prix, et au motif qu'il fallait de la stabilité, on a collé aux entreprises 13 milliards d'euros de prélèvements obligatoires de plus en 2025», déplore Patrick Martin, évoquant également «un flou savamment entretenu sur la potion amère qui va être réservée aux entreprises et aux ménages en 2026, au titre du budget et du budget de la sécurité sociale».
«Et la stabilité pour combien de temps ? (…) Si c'est acheter de la stabilité au prix d'un alourdissement considérable de l'endettement du pays et de la remise en cause de sa croissance et de son pouvoir d'achat, pour acheter deux ou trois mois de stabilité, je dis non», a-t-il insisté. «Il ne faut pas toucher à cette réforme qui n'a pas été demandée par le patronat, mais que nous trouvons juste», estime-t-il.
«Nous appelons toutes les formations politiques à la raison, à la raison», conclut-il. «Le vrai problème du pays, c'est qu'on est sur un point de bascule en termes de croissance et d'emploi. Ne venons pas alourdir la barque.»
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