Les partenaires sociaux ont entamé en février un cycle de discussions pour tenter d’amender la réforme des retraites qui a reporté l’âge de départ de soixante-deux à soixante-quatre ans. Ligne rouge posée par le gouvernement : l’équilibre financier du système doit être retrouvé d’ici à 2030. Patrons et syndicats doivent donc trouver six milliards d’Euros d’économies ou de nouvelles recettes. Ce jeudi 13 mars se tenait la troisième réunion de concertation qui portait sur l’emploi des seniors et le dispositif «carrières longues».

Un mécanisme qui permet aux salariés ayant commencé leur carrière jeune de partir plus tôt, élargi lors de la réforme de 2023, rappelle SudOuest. Pourtant, il n’atteint pas sa cible selon Diane Milleron-Deperrois, négociatrice du Medef, qui appelle à le recentrer sur les personnes ayant réellement commencé à travailler tôt et pas seulement dans le cadre de jobs d’été. Les syndicats se sont fermement opposés à une telle option. Pour Pascale Coton, représentante de la CFTC, le dispositif carrières longues est un des rares points positifs de 2023.

Pour les syndicats, un dispositif à « améliorer »

La question des carrières longues devra être abordée la semaine prochaine lorsque le débat sur la pénibilité est prévu, a estimé Yvan Ricordeau, négociateur de la CFDT. De son côté, la CGT plaide pour son extension aux personnes ayant connu des périodes de chômage, d’arrêt maladie ou de travail pénible, souvent exclues faute de pouvoir justifier d’une carrière complète.

Un avis qui n'est pas partagé par la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) qui juge le dispositif trop coûteux et suggère d’en limiter l’accès pour dégager des économies. Son négociateur, Éric Chevée, a proposé d’affecter ces économies à l’amélioration des droits des salariés confrontés à l’usure professionnelle. Le débat sur la question des carrières longues ne sera pas officiellement clôturé avant fin mai, date de fin du cycle des négociations entre patronat et syndicats.