
A chaque jour suffit sa peine pour les retraités. Après l’annonce d’un probable gel des pensions de retraite de base pour l’année 2026, puis de l’absence de revalorisation des pensions complémentaires du privé Agirc-Arrco, de la réforme de l’abattement fiscal de 10% qui leur est réservé, leur pension pourrait totalement décrocher en 2027. La conséquence directe de la suspension de la réforme des retraites promise à la gauche par le Premier ministre Sébastien Lecornu, et confirmée dans une lettre rectificative présentée jeudi 23 octobre en Conseil des ministres.
Car le gouvernement envisage bien de «compenser» cette mise sur pause de la réforme, et de l’augmentation progressive de l’âge de départ à la retraite ainsi que du nombre de trimestres à valider pour une pension à taux plein. «C’est la raison pour laquelle des modalités de financement ont été proposées dans le texte initial. Celles-ci seront également débattues au cours des prochaines semaines», précise un communiqué de presse publié par Matignon ce jour.
Des retraites de base gelées en 2026 puis sous-revalorisées de 0,9 point en 2027 ?
Les compensations discutées dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale, dont l’examen doit débuter en commission des affaires sociales à l’Assemblée nationale lundi 28 octobre ? Rien d’autre qu’une nouvelle mise à contribution des retraités. Des retraités déjà frappés, dans le budget de la Sécu, par un gel de leur pension de base en 2026 puis par une sous-indexation de 0,4 point par rapport à l’inflation jusqu’en 2030, «au regard du niveau de vie relativement élevé de leurs bénéficiaires (les retraités, NDLR) dans les comparaisons européennes et de l’augmentation de leur taux d’épargne ces dernières années», est-il écrit dans le projet de loi. Pour financer le coût de la suspension de la réforme jusqu’au 1er janvier 2028, estimé par Matignon à 100 millions d’euros en 2026 puis à 1,4 milliard en 2027, l’exécutif compte aller plus loin et envisage «une sous-indexation des pensions de 0,9 point en 2027», révèlent Les Echos.
Sachant que l’inflation anticipée par la Banque de France se limiterait à 1,3% en 2026 et que la règle de revalorisation des retraites de base au 1er janvier 2027 se base sur l’évolution annuelle des prix hors tabac sur la période novembre 2025-octobre 2026 par rapport à la période novembre 2024-octobre 2025, appliquer une sous-indexation de 0,9 point aboutirait au mieux à une hausse de 0,4% (1,3 - 0,9). Après le gel des retraites de base envisagé pour 2026, puis une telle sous-indexation en 2027, un ex-salarié du privé touchant une pension nette de 1 400 euros (dont 980 euros de retraite de base) subirait un manque à gagner mensuel de 9,8 euros en 2026 puis de 8,8 euros en 2027.
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