
C’est un Conseil des ministres particulier qui s’est déroulé ce jeudi 23 octobre. La lettre rectificative au projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), déjà examinée en Conseil d’Etat, a été présentée ce jeudi devant les ministres, le Premier ministre, Sébastien Lecornu, et le président de la République, Emmanuel Macron, qui a présidé ce conseil en visioconférence depuis Bruxelles.
Cette lettre prévoit d’inclure au PLFSS la suspension de la réforme des retraites annoncée par Sébastien Lecornu lors de sa déclaration de politique générale, le 14 octobre. Elle détaille le coût de cette mesure. La suspension de la réforme de 2023 devrait coûter 100 millions d’euros en 2026 et 1,4 milliard d’euros en 2027, selon cette lettre consultée par l’AFP.
Les complémentaires santé et les retraités mis à contribution
Le gouvernement avait initialement avancé un coût plus important : 400 millions d’euros dès 2026 et 1,8 milliard en 2027. Mais comme le précise le cabinet du Premier ministre «cette suspension a évidemment un coût et (...) celui-ci doit être compensé». Ainsi, la lettre rectificative prévoit la mise à contribution des complémentaires santé et des retraités pour financer cette suspension de la réforme. Le taux de contribution des organismes complémentaires, soit les mutuelles et les assurances de santé, devrait passer de 2,05 à 2,25% en 2026.
Quant aux retraités, le projet de loi de finances prévoit déjà le gel des pensions de retraite en 2026 de 0,4 point. La lettre rectificative va plus loin et propose une sous indexation des pensions de 0,9 point en 2027. Notez qu’en 2027, le gouvernement table pour l’instant sur une inflation de 1,75%. La sous-indexation des pensions devrait donc peser lourd sur le pouvoir d’achat des retraités.
Ces mesures seront examinées à compter de vendredi 24 octobre, date du début de l’examen des textes budgétaires par les députés. Si la mesure est adoptée, la réforme des retraites sera suspendue jusqu’au 1er janvier 2028, soit après l’élection présidentielle de 2027. De cette manière, la génération née en 1964 partira à la retraite à 62 ans et 9 mois au lieu de 63 ans. Le relèvement de la durée de cotisation sera lui aussi suspendu à 170 trimestres



















