Les retraités pourraient finalement échapper à une hausse d’impôt l’an prochain. Ce mardi 21 octobre, les membres de la commission des finances de l’Assemblée nationale ont adopté plusieurs amendements supprimant l’article 6 du projet de loi de finances (PLF) pour 2026. Pour rappel, cet article du projet de budget prévoit de réformer l’abattement fiscal de 10% accordé sur les pensions de retraite. Plus précisément, il entend supprimer cette déduction, comprise entre 450 euros au minimum et un plafond de 4 399 euros en 2025, et la remplacer par un abattement forfaitaire de 2 000 euros par membre (retraité) du foyer fiscal. Une mesure de nature à pénaliser certains retraités, comme les célibataires qui touchent une pension supérieure à 20 000 euros par an ou les couples qui cumulent 40 000 euros de pensions.

Si Ensemble pour la République, par la voix du député d’Eure-et-Loir Guillaume Kasbarian, a défendu la réforme de l’abattement fiscal, ce dernier jugeant que supprimer l’article 6 n’était «pas très sérieux» au vu de la situation des finances publiques, les oppositions nombreuses à cette mesure polémique l’ont emporté. Plusieurs amendements de suppression, portés par le RN, LFI, la Droite républicaine et l’Union des droites pour la République, ont ainsi été adoptés, faisant tomber l’article 6 du budget 2026.

Vers un avantage fiscal réduit ou conjugalisé ?

Reste désormais à savoir si la suppression de la réforme de l’abattement fiscal des retraités sera également adoptée en séance, lors de l’examen du PLF 2026 qui doit débuter vendredi 24 octobre dans l’Hémicycle. Une chose semble certaine : le remplacement de l’abattement de 10% par une déduction forfaitaire de 2 000 euros par retraité ne devrait pas finalement être retenu, au vu des oppositions à cette mesure.

Et notamment celle du rapporteur général du budget, Philippe Juvin (Droite Républicaine), qui a pour sa part proposé de «conserver l’abattement de 10% mais d’abaisser le plafond à 3 000 euros (contre 4 399 euros, NDLR), pour un gain budgétaire de 900 millions d’euros». Ou encore du député de la Marne Charles de Courson (Liot), qui a pointé un dangereux effet de bord : «Si vous supprimez l’abattement de 10%, ceci a une incidence sur le revenu fiscal de référence et cela a une conséquence pour les prestations des personnes non imposables. Je propose qu’on garde les 10%, avec un plafond 4 400 euros pour les couples, mais qu’on conjugalise ce plafond, à 2 200 euros pour les célibataires.» Autant de mesures qui n’ont pas été examinées en commission des finances, ce mardi 21 octobre, l’article 6 ayant donc été supprimé. Mais qui devraient très prochainement animer les débats dans l’Hémicycle.

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