
Le sujet ne cesse de revenir dans le débat public. Alors que le système de retraite par répartition actuellement en place en France affiche un déficit à hauteur de 6,6 milliards d’euros en 2025 selon les chiffres de la Cour des comptes - et devrait même dépasser les 30 milliards d’euros d’ici dix ans -, le président de l’Union des droites pour la République (UDR), Eric Ciotti, a évoqué un système à «bout de souffle» et financièrement «intenable et terriblement injuste pour les jeunes générations», rapporte Valeurs actuelles.
«Pouvons-nous accepter qu’à l’horizon 2070, il n’y ait qu’1,8 actif pour financer la pension d’un retraité, contre près de cinq il y a soixante ans ? Pouvons-nous tolérer que nos enfants cotisent toujours plus pour des pensions toujours plus faibles», s’est interrogé le député. Souhaitant s’inspirer de ce qui est fait ailleurs, le président de l’UDR a ainsi décidé de déposer devant l’Assemblée nationale un grand plan visant à basculer une partie du système par répartition vers un système par capitalisation.
Un système autour de trois piliers
La retraite voulue par l’allié de Marine Le Pen et Jordan Bardella reposerait ainsi sur trois piliers. Le premier consisterait en la sauvegarde en partie du système par répartition dans le but d’assurer une pension de base universelle. Les actifs continueront par conséquent de cotiser chaque mois pour le financement des pensions de retraites actuelles. En partie donc, car Eric Ciotti souhaiterait qu’une part de capitalisation devienne obligatoire. Ainsi, chaque actif âgé de plus de 20 ans verrait une partie de ses cotisations retraite investie chaque mois sur un compte personnel à l’instar d’une sorte de Plan d’épargne retraite (PER). Cette capitalisation, progressive avec le temps, représenterait alors 3 % du salaire brut en début de carrière et jusqu’à 9 % à la fin de celle-ci. Enfin, le député des Alpes-Maritimes souhaiterait inciter les Français à une épargne complémentaire et libre afin de permettre une augmentation de chaque niveau de retraite.
Néanmoins, reste encore à financer la période plus ou moins longue de transition du système par répartition vers le système par capitalisation. Alors que le manque à gagner est estimé entre 15 et 20 milliards d’euros selon l’UDR, Eric Ciotti propose que ce dernier soit compensé par les mesures économiques présentées par le parti, de même que par un fonds de réserve des retraites transitoire qui absorberait «le creux de trésorerie temporaire pendant la montée en charge de la capitalisation». Si la baisse d’autres dépenses publiques serait également à l’étude, une augmentation de la dette de la France, elle, ne se ferait qu’en dernier recours.


















