Les ZFE, une histoire sans fin ? L’Assemblée nationale a approuvé, fin juin, la suppression de ces zones dites à faibles émissions, ainsi incluse dans un article d’un projet de loi dit «de simplification de la vie économique», visant à faciliter le quotidien des entreprises, notamment des PME. Sauf que certains élus s’entêtent à maintenir ces espaces interdisant la circulation des véhicules les plus polluants, jugés pénalisants pour les ménages les plus modestes. Comme à Lyon, alors que la loi est en sursis.

A compter du 1er septembre 2025, la métropole mettra en place une nouvelle dérogation dans le cadre de la zone à faibles émissions (ZFE). Celle-ci concerne les personnes qui ont un emploi, sont en recherche d’emploi ou en insertion, les personnes qui habitent ou travaillent dans l’une des cinq communes de la ZFE (Lyon, Villeurbanne, Bron, Caluire-et-Cuire, Vénissieux), qui utilisent un véhicule Crit’Air 3 pour leurs trajets quotidiens ou disposent d’un revenu fiscal de référence par part inférieur à 16 300 euros. La métropole de Lyon a établi ce dispositif en réponse au manque d’aides massives de la part de l’Etat pour le «renouvellement des véhicules polluants en France». Rappelons que les ZFE ont été mises en place en 2019 pour lutter contre la pollution et limiter les émissions de particules fines dans les grandes agglomérations, et qu’elles font débat depuis leur instauration jusqu’à aujourd’hui.

Les ZFE sont synonymes de «zones de faux enseignements»

Capital continue de recevoir vos témoignages sur le sujet, qui vous irrite quelque peu. Marina, par exemple, déclare n’avoir «jamais cru en ce projet» de ZFE. Avec sa Renault Clio diesel de 2006, dont les contrôles techniques et antipollution étaient valides, elle n’a jamais acheté la vignette Crit’Air permettant de catégoriser son véhicule, et donc de circuler dans les grandes villes. «Il est impossible d’adopter cette loi, la plupart de ceux qui travaillent en ville n’ont pas les moyens d’acheter une voiture neuve», affirme Marina. Et d’ajouter : «Je me disais aussi, tant qu’il y aura des avions et des bateaux qui polluent, des camions sur nos routes, je continuerai de rouler avec ma voiture.»

Alors que Martin estime que les ZFE sont synonymes de «zones de faux enseignements», Jean-Marc considère que leur suppression est une très bonne chose pour les entreprises, nombreuses à ne pas pouvoir renouveler leur flotte avec des véhicules verts. De son côté, Nadine se dit soulagée : «Propriétaires d’un vieux camping-car de 30 ans, nous aimions partir en week-end à Annecy, mais cette ville étant en ZFE, nous avions cessé de la visiter et de faire vivre les commerces. Avec la suppression des ZFE en France, à nous les villes sans restrictions !» Pauline, quant à elle, se montre plus virulente : «Nos députés, sénateurs et autres VIP ont tous des chauffeurs et des voitures de fonction. Pour eux, pas de problème de stationnement, d’entretien ou même d’achat de véhicules adaptés. S’ils devaient conduire eux-mêmes chaque jour, ils comprendraient enfin les vrais problèmes, surtout s’ils venaient d’une zone rurale…»

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