Qui l’aurait cru, le gouvernement se lâche sur les budgets du bonus écologique. Par voie de communiqué de presse et à la surprise générale, la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, et le ministre chargé de l’Industrie et de l’Energie, Marc Ferracci, ont annoncé conjointement ce lundi 8 septembre, l'augmentation de cette aide à l’achat. Rappelons que celle-ci avait déjà récemment évolué, pour désormais atteindre jusqu’à 4 200 euros selon les revenus de l’acheteur. Une revalorisation rendue possible grâce au soutien des fournisseurs d’électricité, sollicités pour financer la prime via leur système des certificats d’économie d’énergie (CEE). Voilà pourquoi l'exécutif souhaite de nouveau augmenter sa contribution… Bref, dès le 1er octobre 2025, une prime complémentaire exceptionnelle de 1 000 euros sera attribuée lors de l’achat d'une voiture électrique. Ce qui portera le bonus écologique à 5 200 euros pour les ménages les plus modestes (et à 4 100 euros pour les autres) à déduire du prix du modèle choisi. C’est justement là où vous allez devoir être vigilant, car cette prime ne concerne qu’un cas bien précis. En effet, le gouvernement mettra la main à la pâte «dès lors que les véhicules sont assemblés en Europe et dotés d’une batterie européenne».

Y’a des voitures électriques équipées de batteries européennes ?

Ce coup de pouce va se transformer en un véritable casse-tête pour les futurs acheteurs car la définition réduit le champ des possibles…Par exemple, Renault a tout juste commencé à équiper sa R5 électrique avec des batteries produites en France, et le groupe Stellantis a du mal à faire monter la cadence de production des batteries dans son usine française…Quant à Toyota, il a tout juste amorcé le lancement d’une production de batteries pour ses voitures électriques en Europe. Aussi, trois industriels européens, Powerco, ACC et Verkor, ont demandé plusieurs milliards d'euros d'aide directe à l'Union européenne pour soutenir leur secteur, menacé par la concurrence américaine et chinoise.

La démarche du gouvernement serait donc plus symbolique plus qu’efficace, car la majorité des modules et cellules de batteries proviennent de l’Asie. Les pouvoirs publics se justifient ainsi : «Face à une forte concurrence internationale, l’Europe doit renforcer sa production en cohérence avec son agenda d’autonomie stratégique. La France défend cette vision et réaffirme que la production est une condition préalable à la souveraineté. L’ambition environnementale est un levier de réindustrialisation. La prime annoncée aujourd’hui vise à favoriser la relocalisation de la chaîne de valeur des véhicules électriques et à soutenir l’emploi industriel sur notre continent. De nombreuses usines de fabrication de batteries se sont implantées en France et en Europe. Cette prime permettra de soutenir ces usines dans leur montée en cadence, en incitant les constructeurs à s’approvisionner auprès d’usines européennes».

Outre la production de la voiture et de la batterie en Europe, rappelons que l’auto doit coûter moins de 47 000 euros (hors options) et peser moins de 2,4 tonnes. La liste des véhicules éligibles sera publiée sur le site de l’Ademe dans les prochains jours et mise à jour chaque mois en même temps que la liste des véhicules atteignant le score environnemental minimal.

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