Ils se multiplient sur les autoroutes, le dernier en date à être installé étant celui sur une portion de l’A40 en Haute-Savoie : les péages à flux libre. Forme de péage sans barrières, ils sont répandus dans de nombreux pays du monde, mais arrivent progressivement en France. Pour les automobilistes, normalement, rien de plus simple : plus besoin de s’arrêter pour payer, la facture est réglée par la suite, soit via prélèvement bancaire, soit par carte bancaire, en ligne ou chez un buraliste. Installés notamment sur l’A79, l’A14 ou encore l’A13, ils sont souvent source de polémique ces derniers mois.

Sur la portion normande, depuis sa mise en place, 240 000 automobilistes n'ont pas payé leur trajet dans les temps. Cela a don d’agacer, car la facture est ensuite majorée et les amendes pleuvent. Interrogé par RMC, un auditeur explique que sa mère s’est fait piéger ; elle ne se serait pas rendu compte qu’elle était passée par un péage à flux libre : «Ça sent l'arnaque. Je pense que ce qui intéresse les sociétés de péage, c'est la majoration», déplore-t-il. Une rhétorique reprise par l’avocat et chroniqueur des Grandes Gueules sur RMC, Charles de Consigny. «Il y a une arnaque incroyable contre les automobilistes et les scooters.»

Charles de Consigny à «la désobéissance civile»

L’avocat et essayiste a même comparé la situation au «stationnement des deux-roues» à Paris. «On ne sait jamais si on a bien payé, on ne comprend rien aux applications qui ne sont pas de la mairie. On reçoit des amendes alors qu'on a payé, c'est très vite majoré et il y a des saisies sur leur compte», fustige-t-il. Qualifiant ces prélèvements de «racket», il dit comprendre «la désobéissance civile des motards qui cachent la plaque de leurs deux-roues».

Sur le plateau des Grandes Gueules, le journaliste Olivier Truchot a tenté de son côté de tempérer. S’il comprend que ce peut être «compliqué pour des personnes âgées», c’est selon lui, «plus rapide». Et surtout, le péage est indiqué : «Ça se voit quand même», lui a-t-il rétorqué.

Même son de cloche du côté de la militante Zohra Bitan, pour qui ce type de péage est déjà démocratisé un peu partout dans le monde : «Je ne comprends pas qu'on puisse être réfractaire à quelque chose que l'on retrouve dans plein de pays (…) C'est un truc banal, on n'a pas fait une révolution de dingue, si ça on a du mal, on ne va pas y arriver», a-t-elle lâché.