Le coup est rude pour les salariés de Stellantis. Au total, 62 jours de chômage partiel vont s'accumuler dans six sites d'assemblage européens en octobre. L'usine de Poissy (Yvelines), où travaillent environ 2000 personnes, fermera trois semaines, dont douze jours de chômage partiel. A Madrid, à Pomigliano, en Pologne, en Espagne et en Allemagne, la production sera également stoppée plusieurs jours. Officiellement, il s’agit d'éviter un trop-plein de véhicules invendus sur les parkings des concessions. Mais dans les faits, ces arrêts révèlent une demande trop faible pour absorber les volumes produits.

Les chiffres relevés par Les Echos confirment ce constat : entre janvier et juillet, les immatriculations de Stellantis ont reculé de 8,1 % en Europe continentale. Un contraste saisissant avec Renault (+5,8 %) et Volkswagen (+3,6 %). Après une année 2024 calamiteuse, la reconquête promise peine à se traduire dans les ventes. Certes, de nouveaux modèles comme le Citroën C5 Aircross arrivent en concession, mais ils ne suffisent pas encore à renverser la tendance. «Les nouveautés des segments B et C sont cruciales pour le constructeur», rappellent des analystes d'UBS cités par Les Echos.

Airbags Takata, moteurs PureTech : une image sévèrement écornée

Le groupe souffre aussi d'une image abîmée par les rappels liés aux airbags Takata ou aux moteurs PureTech. Pour rassurer, Stellantis a lancé une garantie de 8 ans et promet des rappels mieux gérés. «Nous mettons sous contrôle la promesse client», affirmait début septembre Jean-Philippe Imparato, directeur Europe élargie du groupe. En parallèle, Stellantis s'attaque à sa dépendance aux «ventes tactiques», ces immatriculations artificielles et contrats peu rentables. Une cure de désintoxication qui aurait fait disparaître 80 000 immatriculations en quelques mois, selon Imparato. «Les ventes aux particuliers, le canal de vente le plus rentable, sont encore très faibles», tempérait toutefois Michael Foundoukidis, analyste chez Oddo BHF.

Pour stimuler ses volumes, le groupe a également relâché sa discipline CO2, en réintroduisant des modèles plus polluants et en misant davantage sur les hybrides légers, un segment où il est désormais leader européen. Mais cette stratégie fait grimper les émissions du constructeur. «Il n’est pas clair à cette heure si ce dérapage nécessitera des provisions comptables pour amendes CO2» à l'horizon 2027, s'inquiète Michael Tyndall, chez HSBC. Malgré ces incertitudes, certains investisseurs veulent croire à un redressement. Les analystes de Berenberg sont revenus à l'achat et l'action a regagné plus de 12 % depuis son point bas de septembre. A Stellantis désormais de transformer ce frémissement en réel regain de confiance – et à rassurer les milliers de salariés plongés dans l'incertitude.

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