Carlos Tavares n’élude aucun sujet. A l’occasion de la sortie de son livre Un pilote dans la tempête, l’ancien PDG de Stellantis, poussé au départ en décembre dernier, a confirmé mardi 28 octobre au soir sur LCI avoir gagné plus de 80 millions d’euros lors de ses quatre années à la tête du constructeur automobile. «Et alors ?», a-t-il ajouté, peu gêné par ces chiffres, ajoutant que «le problème, ce n’est pas l’argent, mais l’usage que l’on en fait».

Surtout, Carlos Tavares a établi un drôle de parallèle entre rémunération et compétence des hommes politiques. «La société occidentale, et notamment européenne, souffre de la médiocrité grandissante de ses leaders politiques qui ne sont pas assez payés», a laissé entendre l’ex-dirigeant sur LCI. Pour étayer ses propos, le dirigeant portugais a pris l’exemple d’Emmanuel Macron. «Le salaire de votre président de la République (16 000 euros environ, ndlr), c’est à peu près le salaire d’un bon ingénieur de Stellantis entre cinq et dix ans d’expérience», a-t-il estimé.

Payer plus un président et lui donner des objectifs !

Si ces propos ont été repris par des internautes sur les réseaux sociaux, jugeant que les affirmations concernant le salaire d’ingénieur de ce niveau-là étaient fallacieuses, Carlos Tavares a persisté sur LCI. «Je n’imagine pas qu’un pays comme la France (…) puisse avoir un président de la République être payé comme un ingénieur, pas tout à fait débutant, mais à peine confirmé dans une entreprise comme Stellantis.»

Faut-il rémunérer davantage un chef d’Etat ? Un président doit-il bien gagner sa vie ? «Evidemment, si vous le payez plus cher, il faut lui donner des objectifs et pouvoir le sanctionner par rapport aux objectifs», a reconnu l’ancien patron de Stellantis. Et d’ailleurs, si vous ne le faites pas, vous avez «deux portes de sortie», a-t-il énuméré : «Le narcissisme ou la corruption. Ce n’est pas l’intérêt de la société !»

Au cours de cette interview, comme il l’a fait sur BFMTV quelques minutes plus tard, Carlos Tavares a rappelé que son salaire était 90% indexé sur les résultats de l’entreprise. Il a justifié également les rémunérations des grands patrons, souvent décriées, par les fonctions occupées et les risques pris. Des «risques énormes», selon lui !