
Dans l’usine de Stellantis de Poissy, la situation est inédite. C’est un coup dur pour les salariés, auxquels la direction du constructeur automobile a annoncé la fermeture de l’usine pendant trois semaines, selon Le Parisien. Du 13 au 31 octobre, environ 2 000 salariés seront au chômage technique. Selon la direction, cette décision fait suite à une situation difficile en Europe, imposant à Stellantis d’«adapter son rythme de production», en «pilotant au mieux ses stocks à la fin de l’année».
Pour les salariés, la mise à l’arrêt de l’usine illustre un contexte préoccupant. Avant sa mise à l’arrêt, l’usine produisait 30 véhicules par heure, «soit 420 véhicules par jour» selon la direction du site de Poissy. Ce ralentissement est provoqué par de piètres résultats pour Stellantis depuis un an. En 2024, alors que 766.000 véhicules auraient dû être produits, ce sont finalement seulement 605.000 qui ont été construits. Ces chiffres en baisse sont accompagnés de deux milliards d’euros de pertes au premier semestre de 2025.
Un site fragilisé et des soupçons sur son avenir
De leur côté, les salariés sont très méfiants. «Pour nous, c’est bidon», tranche Jean Mercier, délégué syndical Sud. Pour lui, l’absence de chiffres à l’annonce de cette fermeture temporaire pourrait bien indiquer une situation bien plus grave. La direction préparerait les esprits à «la fermeture de ce site» d’après lui, alors que les marchés britanniques et allemand se portent bien. Pour eux, les conséquences sont lourdes. Les ouvriers, contrairement aux cadres indemnisés à 100%, ne toucheront que 84% de leur salaire net, et perdront près de 200 euros net par mois. Certains salariés ont peur que l’usine ne décide de supprimer une équipe de production l’année prochaine, réduisant encore un peu la cadence sur le site.
La nouvelle arrive alors que Poissy est au cœur d’autres discussions : le projet du nouveau stade du PSG. Le club parisien pense quitter le Parc des Princes et regarde pour l’instant deux terrains, situés à Massy et Poissy, à l’endroit d’une partie du site de Stellantis. Et cela ne fait qu’inquiéter un peu plus les ouvriers.


















