Serait-on à l’aube d’une nouvelle ère de smartphones ultra-fins ? En tout cas, les deux principaux leaders du secteur se répondent coup sur coup en quelques mois. Après Samsung, qui a officialisé son S25 Edge en mai dernier, c’est au tour d’Apple d’intégrer le modèle ultra-fin Air à sa nouvelle famille d’iPhone.

En effet, bien qu’il soit dépourvu de marque numéraire, l’iPhone Air s’intercale bien entre l’iPhone 17 et les iPhone 17 Pro et 17 Pro Max. Il s’octroie même le luxe de disposer pratiquement du même écran OLED Super Retina à 120 Hz et de la même puce A19 Pro que ses deux confrères plus onéreux.

Toutefois, sa finesse extrême a nécessairement des conséquences. L’expérience photo se réduit à un seul capteur principal de 48 Mpx, tandis que la capacité de la batterie plafonne à 3149 mAh. L’autonomie suscite donc quelques interrogations, tout comme sa capacité à dissiper efficacement la chaleur, notamment lors d’usages intensifs. Le pari d’ingénierie d’Apple est-il donc réussi ? Et surtout, à quel public s’adresse véritablement l’iPhone Air ? Voici notre test complet.

Design : un petit bijou de finesse et de fabrication (4,5/5)

Cela faisait longtemps que l’effet « whaou " d’Apple ne s’était pas aussi intensément ressenti. Avec ses 5,6 mm d’épaisseur, soit à peine plus fin que deux cartes de crédit superposées, et son poids plume de 165 grammes, l’iPhone Air impressionne autant qu’il déroute.

Au début, on redoute presque qu’il nous glisse des mains tant sa finesse est inhabituelle. De plus, dans la poche d’un jean, sa présence se fait à peine sentir, apportant une sensation de légèreté nouvelle. Après quelques jours d’adaptation, ces premiers étonnements s’estompent pour se généraliser en un réel plaisir d’utilisation.

Pour réussir cet exploit, Apple a opté pour un châssis en titane brossé de grade 5. C’est le matériau idéal pour conjuguer finesse et robustesse. L’iPhone Air n’est pas seulement un bel objet à admirer, c’est aussi un smartphone pensé pour durer.

© Labo Capital

Pour compléter ce tableau, Apple propose une certification IP68, ainsi qu’une protection Ceramic Shield sur le dos en verre. Ce dernier possède d’ailleurs une finition satinée que l’on ne retrouve pas sur les iPhone 17 Pro et 17 Pro Max. En plus de ne pas accrocher les traces de doigts, ce dos est agréable au toucher.

Autre point différenciant avec les autres iPhone 17, le bloc photo. Ou plutôt le « plateau " pour utiliser la sémantique d’Apple. Une zone oblongue abritant l’unique capteur de 48 Mpx. Si d’allure, cette zone ressemble aux blocs des Pixel de Google, c’est plus une affaire de contraintes que de pur plagiat. En effet, la firme de Cupertino a dû se résoudre à rassembler la grande majorité de ses composants internes dans cette excroissance afin d’allouer une place maximale pour la batterie.

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D’ailleurs, si l’on intègre ce « plateau " à l’équation, l’iPhone Air fait à cet endroit selon nos mesures environ 11,4 mm d’épaisseur. Fort heureusement, vu le format assez grand (156,2 mm de haut pour 74,7 mm de large), les mains n’atteignent jamais cette zone lors d’une utilisation en vertical. Et pour une préhension plus naturelle, Apple a également retravaillé la courbure des tranches. Elles sont légèrement plus arrondies. Bref, un bijou, nous n'avons pas grand chose à redire en ce qui concerne son design, si ce n'est l'absence de second haut-parleur qui cantonne le son de l'appareil à une diffusion mono. Rien de rédhibitoire mais c'est un peu dommage.

Connectique : presque sans compromis (4/5)

Comme ses confrères de 2025, l’iPhone Air intègre les dernières normes sans fil avec la prise en charge du Wi-Fi 7 et du Bluetooth 6. Tous les boutons physiques habituels sont également présents, y compris le bouton d’action personnalisable introduit sur les iPhone 15 Pro Max et 15 Pro.

Cependant, le smartphone ne possède pas de tiroir pour carte SIM physique, mais est compatible eSIM. Il est capable d’en gérer simultanément deux, et d’en enregistrer plusieurs autres. Autre choix, dicté par la quête de finesse, le port USB-C est fabriqué par impression 3D en titane. Un procédé qui réduit sa taille tout en améliorant sa robustesse.

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En contrepartie, ce port USB-C reste limité à la norme USB 2.0, ce qui plafonne les débits à 480 Mb/s, une limitation décevante pour un smartphone premium. Toujours est-il qu'en dehors de cela et de l'absence de SIM physique, tout y est.

Écran : une immersion de tous les instants (5/5)

Il était temps ! Apple met fin à une disparité de longue date entre ses gammes d’iPhone en logeant presque tous ses modèles à la même enseigne. Ainsi, l’iPhone Air bénéficie lui aussi d’un écran Super Retina OLED avec une définition de 2736 x 1260 pixels et une densité confortable de 460 pixels par pouce.

D’autant qu’Apple a eu la bonne idée de ne pas opter pour un format compact. L’iPhone Air dispose d’une dalle de 6,5 pouces, une diagonale légèrement plus grande que celle de l’iPhone 17 standard (6,3 pouces). Son intégration est marquée par des bordures extrêmement fines, moins d’un millimètre, permettant un taux d’occupation avant de près de 90%. Une immersion totale que seule la Dynamic Island vient perturber.

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Autre bonne nouvelle, Apple tourne la page des écrans 60 Hz. Cette homogénéisation permet à l’iPhone 17 et à l’iPhone Air de bénéficier d’un taux de rafraîchissement à 120 Hz grâce à la technologie ProMotion. Équivalente du LTPO, cette dernière ajuste dynamiquement le nombre d'images affichées à chaque seconde pour optimiser l’autonomie selon les usages. De quoi s’aligner enfin sur la concurrence premium de Samsung, Google et Xiaomi.

Côté colorimétrie, le DeltaE 2000 moyen mesuré est de 3,13, garantissant des couleurs très fidèles et agréables, bien qu’un peu moins précises que sur les modèles Pro dont le DeltaE tourne souvent autour de 2 (la différence sera toutefois très négligeable). Avec l’iPhone Air, Apple privilégie un rendu vivant et accrocheur sans pour autant dénaturer les tons.

Enfin, la luminosité est l’un des points forts de cette génération d’iPhone. Apple annonce jusqu’à 3000 cd/m2 en pic, et nos mesures corroborent ces chiffres, avec un pic à 1533 nits en SDR et 2950 nits en vidéo HDR. Pour mettre ces valeurs en perspective, l’iPhone 16 Pro Max affichait selon nos mesures un pic HDR à 1566 cd/m2.

Performances : puissance, stabilité, et sans réel coup de chaud (5/5)

Apple a surpris son monde lors de l’officialisation de l’iPhone Air en indiquant qu’il intégrait la plus haute gamme de ses puces, l’A19 Pro, ainsi que 12 Go de stockage. Soit le même SoC (System on a Chip), gravé en 3 nm, par TSMC, que les iPhone 17 Pro et 17 Pro Max.

Une décision audacieuse, surtout dans un smartphone aussi fin, où le système de refroidissement est forcément limité. En effet, l’iPhone Air ne dispose pas de chambre à vapeur et sa dissipation doit composer avec le titane, un matériau aux contraintes thermiques plus élevées.

Dans les faits, la réactivité au quotidien est exemplaire. Tout se lance rapidement, s’exécute sans délai, que ce soit un jeu 3D AAA ou une application gourmande en ressources. Aucune surprise sur ces points, cela fait longtemps que les puces d’Apple sont largement suffisantes pour l’écrasante majorité des usages. Des impressions qui se confirment également dans nos benchmarks.

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En performances pures, l’iPhone Air dépasse sensiblement l’iPhone 17 (puce A19), mais aussi l’iPhone 16 Pro Max et sa puce d’ancienne génération, l’A18 Pro.

En revanche, il est logiquement en retrait par rapport à l’iPhone 17 Pro Max, notamment en GPU. Cela s’explique par une petite subtilité. Il manque un cœur graphique. Cela ne nuit pas à l’expérience utilisateur générale, mais confirme simplement le fait que l’iPhone Air se prête un tout petit peu moins au montage vidéo ou à la retouche photo.

Ce choix de la firme de Cupertino n’est d’ailleurs pas anodin. Apple souhaite au maximum éviter la chauffe. Et le résultat est au rendez-vous. Lorsqu’il est sollicité pour des usages intensifs, l’iPhone Air reste stable et la montée en température est bien maîtrisée et localisée au niveau du plateau photo.

Ainsi, il chauffe moins que son concurrent le plus direct, le Galaxy S25 Edge. Bravo, car la dissipation de chaleur sur les meilleurs modèles Android, même ceux qui ne sont pas aussi fins, est moins bien gérée. Et pourtant, la meilleure puce pour Android, le Snapdragon 8 Elite, est moins puissante que les puces Apple... C'est donc un sans faute.

Photo : le strict minimum, mais bien réalisé (3/5)

À la différence de l’iPhone 16e, qui se contentait d’un seul capteur par souci d’économie, l’iPhone Air sacrifie sa polyvalence sur l’autel de sa finesse. Effectivement, et c’est un point important à prendre en compte, l’iPhone le plus fin d’Apple embarque un unique capteur principal de 48 mégapixels. Soit un objectif équivalent à 24 mm avec ouverture f/1,6, l’équivalent de celui de l’iPhone 17.

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En conditions brutes, quand on exploite les photos en mode RAW sans aucun traitement logiciel, ce capteur montre rapidement ses limites. Dès 400 ISO, les clichés se brouillent, la scène devient surexposée (l'obturateur n'est pas assez rapide), et le bruit détruit les détails. À 3200 ISO, soit la sensibilité maximum, on a même beaucoup de bruit chromatique (des points colorés). Cela indique une qualité intrinsèque du capteur assez moyenne, pour ne pas dire mauvaise. Mais paradoxalement, cela illustre également l'expertise d'Apple en traitement logiciel car une fois les traitements appliqués, la photo finale en jpg est tout de même très propre. En partant d'aussi loin, c'est une véritable prouesse, rendue possible par des algorithmes de réduction du bruit, d’ajustement de l’exposition et d’amélioration de netteté impressionnants. Il génère ainsi des photos plutôt bien équilibrées, nettes, et avec une colorimétrie naturelle, même en basse lumière.

Comme nous vous le disions, l’iPhone Air ne propose pas de zoom optique x2. Il simule cet agrandissement uniquement par un recadrage numérique du capteur. Par conséquent, si l’on souhaite se rapprocher légèrement d’une scène, notamment pour un portrait, il faudra accepter une très légère perte de piqué. De son côté, l’effet bokeh (flou d'arrière) propose un détourage convaincant, mais pas totalement auguste en arrière plan sur des sujets complexes.

© Fouad Bencheman pour Capital

Bien que l’iPhone Air ne rivalise pas avec la polyvalence et la richesse fonctionnelle de ses frères Pro, il conserve tout de même les acquis photo importants d’Apple. La mise au point est rapide, la réactivité digne d’un smartphone premium, et le mode nuit permet d’obtenir des clichés appréciables avec des couleurs fidèles et un bon niveau de détails.

© Fouad Bencheman pour Capital

Finalement, c’est surtout à l’avant que l’iPhone Air marque un vrai progrès. Jusqu’aux iPhone 16, les capteurs selfie étaient limités à 12 mégapixels avec un format rectangulaire classique. Cette année, toute la gamme iPhone 17 (17, Air, 17, Pro et Pro Max) adopte un objectif avant carré de 18 mégapixels, qui permet de capturer un champ plus large.

Grâce à la fonction Center Stage, le cadrage s’adapte automatiquement au nombre de personnes dans la scène. Ainsi, le champ s’élargit pour inclure tout le monde sans avoir à modifier la prise en main du téléphone. Le tout fonctionne à merveille et avec une exposition très maîtrisée.

Le Mode HDR de l'iPhone Air, permettant de récupérer des détails dans les zones les plus claires et les plus sombres de l'image.
Le Mode HDR de l'iPhone Air, permettant de récupérer des détails dans les zones les plus claires et les plus sombres de l'image. © Labo Capital

Enfin, pour la vidéo, l’iPhone Air filme en 4K jusqu’à 60 images par seconde, aussi bien à l’avant qu’à l’arrière, avec stabilisation intégrée et prise en charge du Dolby Vision. Autre nouveauté mise en avant par Apple, la fonction de double capture. Cette dernière permet d’enregistrer simultanément avec les caméras frontale et dorsale, l’une en plein écran et l’autre en vignette. Une fonctionnalité bienvenue dans la famille iPhone, mais qui existe déjà depuis un certain temps chez la concurrence, Samsung et Google en tête.

Autonomie : pas de miracle… (3/5)

Avec sa capacité de 3 149 mAh, l’iPhone Air dispose d’une capacité de batterie bien en deçà de l’iPhone 17 Pro Max (5 088 mAh) et moindre que l’iPhone 17 (3 149 mAh). Lors de notre test en lecture vidéo 4K en boucle, il a tenu 16 h 10, soit le plus mauvais score d’un iPhone depuis longtemps. Pour comparaison, le Samsung Galaxy S25 Edge (3 692 mAh), presque aussi fin, tient lors de ce même test 22 h 59, tandis que l’iPhone 16 plafonne à 18 h 21.

© Labo Capital

Selon l’intensité de vos activités, l’iPhone Air tiendra donc au maximum une journée, voire jusqu’en début de soirée. Dans tous les cas, une charge quotidienne sera nécessaire. Pour plus de sérénité, une batterie externe MagSafe devient rapidement indispensable. Malheureusement, au-delà de son prix élevé (115 euros), cet ajout fait perdre à l’iPhone Air sa caractéristique principale, sa finesse exceptionnelle.

Enfin, pour la charge, avec une puissance filaire plafonnée à 20 W, l’iPhone Air met selon nos mesures 44 minutes pour atteindre les 50% de batterie et pas moins de 1h35 pour faire le plein. C’est beaucoup trop long, surtout pour une batterie de cette taille.

Réparabilité : Apple toujours bon élève (4/5)

Malgré sa finesse extrême, l’iPhone Air affiche un score convenable avec une classification “C” en réparation selon les critères européens. Apple facilite notamment le remplacement de la batterie grâce à un système adhésif, comme sur l'iPhone 16, et le port USB-C peut être changé de manière indépendante.

© Ministère de la transition écologique

Le programme Self Service Repair permet aux utilisateurs expérimentés d’acheter directement pièces, outils et manuels officiels Apple pour effectuer certaines réparations eux-mêmes. Ce service s’adresse essentiellement à un public averti, la marque recommandant aux novices de privilégier les réparateurs agréés. Dans tous les cas, la disponibilité des composants d’origine est bien assurée, l’iPhone Air pourra donc se réparer durant quelques années.

Enfin, même si Apple communique rarement sur la durée précise, le fabricant est reconnu pour assurer un suivi logiciel parmi les plus longs du marché. D’autant que l’iPhone Air profite bien évidemment du récent iOS 26, avec entre autres, la nouvelle interface « Liquid Glass " ou encore la fonctionnalité de transformation 3D des photos.

Les meilleures alternatives à l’iPhone Air

Samsung Galaxy S25 Edge : le concurrent direct

Le Galaxy S25 Edge est le rival le plus naturel de l’iPhone Air, avec sa finesse de 5,8 mm et son poids de 163 grammes. Toutefois, son écran AMOLED est plus grand, 6,7 pouces, et doté d’une définition QHD+ légèrement supérieure. Malgré cette taille de guêpe, Samsung a le mérite de proposer deux objectifs dorsaux : un capteur principal de 200 mégapixels et un ultra grand-angle de 12 mégapixels. De même, le smartphone de Samsung dispose d’une batterie plus conséquente (3 692 mAh) et donc d’une bien meilleure autonomie comme le prouve notre test de vidéo 4K (22 h 59).

Honor Magic V5 : l'option pliante

Si pour vous, la finesse doit s’accompagner d’un écran gigantesque, alors laissez-vous tenter par le dernier smartphone pliant d’Honor. Une fois plié, il ne mesure que 8,8 mm d’épaisseur pour un poids connu de 217 grammes avec un écran interne AMOLED LTPO de 7,95 pouces. En plus de cela, sa batterie est bien plus conséquente (5 820 mAh), mais son prix aussi…

Conclusion

De par sa finesse, sa fabrication et son design, l’iPhone Air est sans contestation une prouesse technique. Un véritable objet statutaire qu’il est plaisant de manipuler et d’utiliser, notamment grâce à son écran lumineux et bien calibré à 120 Hz, ou son excellente puce A19 Pro. Celle-ci est sans doute son meilleur atout, avec une réserve de puissance astronomique et une dissipation thermique au-delà de la concurrence Android. L'expérience est également fluide et plaisante grâce au nouvel iOS 26.

Cependant, cette quête de finesse se paie au prix fort dans certains domaines. Un seul haut-parleur, mais surtout un unique capteur photo et une autonomie d’une journée, pas plus. Ce qui n’est pas anodin, compte tenu du prix.

Ce smartphone s’adresse avant tout aux passionnés qui privilégient l’élégance et la légèreté. En contrepartie, ils devront composer avec une polyvalence photo limitée et une autonomie qui impose une recharge quotidienne. Reste à savoir ce qu’Apple réservera à l’iPhone Air pour la suite. Simple galop d’essai, premier pas vers un iPhone pliant ou début d’une nouvelle lignée d’iPhone ultra-fin ? L’avenir nous le dira très vite.

  • Design : 4,5/5
  • Connectique : 4/5
  • Ecran : 5/5
  • Performance : 5/5
  • Photo : 3/5
  • Autonomie : 3/5
  • Réparabilité : 4/5

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