Bagages à main payants en avion, la colère des consommateurs

Un litige qui dure. Sept compagnies aériennes sont dans le viseur d’associations européennes de consommateurs en raison de leur politique de facturation des bagages à main. Par exemple, pour des bagages de taille raisonnable, la somme de 23 euros est réclamée par vol avec Volotea ou 43 euros chez Easyjet, rapporte BFM TV. Ainsi, il y a quelques mois, des dizaines d’associations appelaient Bruxelles à «rester du côté des consommateurs», dans le conflit qui oppose certains pays de l'Union européenne à ces compagnies aériennes à bas coût.

Désormais, ce sont 16 organisations membres du Bureau européen des unions de consommateurs (BEUC), dont l'UFC-Que Choisir, qui ont saisi la Commission européenne et le réseau des autorités de protection des consommateurs (CPC). Les compagnies sont ainsi accusées de pratiques commerciales abusives, notamment au regard des dimensions des «petits» ou «grands bagages» acceptés qui varient d'une compagnie à l’autre. Ainsi en cas de non-respect, les voyageurs peuvent être contraints de payer jusqu'à 280 euros.

Une amende de 179 millions d’euros pour cinq compagnies à bas coût

Le Bureau européen des unions de consommateurs compte donc sur la jurisprudence pour avoir gain de cause. Elle invoque une décision de la Cour de justice de l'Union européenne qui avait estimé en 2014 que le bagage cabine était un élément «nécessaire du transport de passagers». S’il respecte des dimensions raisonnables, il ne devait donc pas faire l’objet de frais supplémentaires. Le BEUC souhaite qu'une enquête soit diligentée au niveau communautaire mais aussi que les pratiques commerciales litigieuses des compagnies aériennes soient sanctionnées.

Au mois de novembre, cinq compagnies à bas coût se sont vues infliger une amende de 179 millions d’euros par l’Espagne pour avoir facturé les bagages à main des passagers et avoir fait payer le choix du siège aux voyageurs accompagnant des personnes dépendantes. Ryanair, qui a écopé à elle seule de 107 millions d’euros d’amende, a contesté cette décision devant la justice européenne. «Les avions sont pleins, nous ne pouvons pas transporter un nombre illimité de bagages à main», a justifié le patron de Ryanair Michael O’Leary.