
Sommaire
- Qu’est-ce que la loi Chatel pour les mutuelles ?
- Quels contrats d’assurance sont concernés par la loi Chatel ?
- La loi Chatel s’applique-t-elle à tous les contrats de mutuelle ?
- La loi Chatel s’applique-t-elle aux professionnels ?
- Comment les assureurs doivent-ils appliquer la loi Chatel ?
- Comment résilier un contrat en loi Chatel ?
- Modèles de lettre de résiliation d’une mutuelle invoquant la loi Chatel
- Comment faire marcher la loi Chatel pour un téléphone ?
Qu’est-ce que la loi Chatel pour les mutuelles ?
Loi Chatel : principe
La loi Chatel impose à l’assureur de bien informer l’assuré sur ses droits à résiliation en lui adressant un avis d’échéance au moins 15 jours avant la limite de résiliation et au minimum deux mois et demi avant l’échéance pour les contrats comportant un préavis de deux mois.
Cet avis a pour objectif de le prévenir de l’échéance de son contrat, de porter à sa connaissance le montant de la cotisation à venir et de lui rappeler son droit à résiliation et les modalités à respecter pour mettre fin à son contrat.
Loi Chatel : date d’application et objectif
La loi Chatel est entrée en vigueur en 2005. Ses mesures visent à protéger les assurés contre le renouvellement automatique de leur contrat d’assurance sans qu’ils en soient informés. Elle impose ainsi aux assureurs de transmettre un avis d’échéance afin de rappeler aux assurés leur droit de résiliation.
Article encadrant la loi Chatel
Après l’article L.221-10 du Code de la mutualité, la loi Chatel est encadrée par l’article L.113-15-1 du Code des assurances, qui stipule les obligations des assureurs en matière d’information préalable à la reconduction des contrats.
"Le professionnel prestataire de services doit informer le consommateur, par écrit, au plus tôt trois mois et au plus tard quinze jours avant le terme de la période permettant de dénoncer la reconduction, de la possibilité de ne pas renouveler le contrat."
La loi Hamon relative à la consommation et aux assurances
La loi Hamon, entrée en vigueur après le 1er janvier 2015, complète la loi Chatel en facilitant encore davantage la résiliation des contrats d’assurance pour les particuliers. Elle concerne les assurances auto, moto, habitation et complémentaires santé (depuis décembre 2020).
Ainsi, après la première année de souscription, l’assuré peut résilier son contrat à tout moment sans frais ni pénalités. En cas de changement d’assureur, le nouvel assureur peut se charger de l’ensemble des formalités de résiliation pour le compte de l’assuré.
Quels contrats d’assurance sont concernés par la loi Chatel ?
Contrats d’assurance santé (mutuelles)
La loi Chatel s’applique aux contrats de mutuelle santé souscrits par des particuliers, qu’il s’agisse d’assurances individuelles ou familiales. Ces contrats étant renouvelés par tacite reconduction chaque année, l’assureur doit informer l’assuré de la date limite de résiliation.
Cette notification permet à l’assuré de décider s’il souhaite poursuivre avec le même contrat ou changer de mutuelle pour une couverture plus adaptée à ses besoins.
Contrats d’assurance habitation
Les assurances habitation, qu’elles couvrent une résidence principale ou secondaire, sont concernées par la loi Chatel. L’assureur doit envoyer un avis d’échéance au moins 15 jours avant la date limite de résiliation, en précisant le montant de la prime à venir. Si ce délai n’est pas respecté, l’assuré peut résilier son contrat à tout moment.
Contrats d’assurance automobile et moto
La loi Chatel s’applique aux assurances auto et moto, qui sont obligatoires. Les assurés peuvent résilier leur contrat à l’échéance annuelle s’ils le souhaitent. L’assureur doit donc rappeler par écrit cette échéance et les modalités de résiliation.
Assurances de biens non obligatoires
La loi Chatel concerne d’autres contrats d’assurance destinés à protéger des biens non obligatoires, comme les assurances pour appareils électroniques, les assurances scolaires, ou encore les assurances voyage.
Ces contrats renouvelables automatiquement sont également encadrés par la loi afin d’éviter les renouvellements subis et permettre aux assurés d’exercer pleinement leur droit de résiliation.
Assurances de protection juridique
Les contrats d’assurance protection juridique, qui visent à offrir une assistance en cas de litige, entrent aussi dans le champ d’application de la loi Chatel. L’assureur doit informer l’assuré de l’échéance du contrat et de ses options en matière de résiliation.
La loi Chatel s’applique-t-elle à tous les contrats de mutuelle ?
Pour les mutuelles individuelles
La procédure de résiliation prévue par la loi Chatel n’est applicable qu’aux seuls contrats mutuelle souscrits à titre individuel. En effet, la loi Chatel ne permet pas de mettre fin à une mutuelle obligatoire d’entreprise. Dans ce cadre, les assurés peuvent la résilier conformément aux conditions de la loi Chatel.
Exception : la mutuelle obligatoire
La mutuelle obligatoire d’entreprise est un contrat collectif souscrit par l’employeur, et seul l’employeur peut en demander la résiliation afin de souscrire un nouveau contrat plus favorable. Les employés ont seulement obligation d’y adhérer (ne peuvent en sortir que les salariés licenciés, ou démissionnaires ou encore ceux partant à la retraite).
>> Notre service - Découvrez tous nos comparateurs d’assurances (santé, auto, habitation, obsèques…)
La loi Chatel s’applique-t-elle aux professionnels ?
Il est important de noter que la loi Chatel ne s’applique pas aux contrats d’assurance professionnelle ni aux assurances couvrant des risques liés à une activité économique. Seuls les contrats souscrits par des personnes physiques pour des besoins non professionnels sont concernés par cette réglementation.
Comment les assureurs doivent-ils appliquer la loi Chatel ?
Délai d’information
L’une des principales obligations imposées par la loi Chatel concerne le délai d’information de l’assuré concernant la reconduction de son contrat d’assurance.
- L’assureur est tenu d’envoyer un avis d’échéance au moins 15 jours avant la date limite de résiliation. Cet avis permet à l’assuré de connaître précisément la date butoir pour exercer son droit de résiliation.
- Lorsque le contrat prévoit un préavis de résiliation de deux mois, l’assureur doit avertir l’assuré au minimum deux mois et demi avant la date d’échéance pour qu’il ait un délai suffisant pour prendre une décision éclairée.
Si ces délais ne sont pas respectés, la loi Chatel renforce les droits de l’assuré en lui offrant des possibilités de résiliation supplémentaires (détaillées plus bas).
Informations obligatoires
L’assureur doit aussi transmettre certaines informations essentielles dans l’avis d’échéance pour garantir la transparence et le temps de réflexion pour un renouvellement du contrat.
- La date d’échéance du contrat, puisqu’elle détermine le délai pour agir en cas de résiliation. L’assuré doit connaître avec précision jusqu’à quand il peut notifier sa décision.
- Le montant de la cotisation pour l’année à venir, soit la somme qu’il aura à payer pour le renouvellement de son contrat. Cela lui permet de comparer les offres d’assurance.
- Les modalités de résiliation à suivre ainsi que les délais à respecter pour mettre fin au contrat.
Conséquence en cas de non-respect
En cas de non-respect par l’assureur des obligations prévues par la loi Chatel, cela ouvre un droit particulier pour l’assuré, qui peut résilier son contrat à tout moment, sans attendre la date d’échéance annuelle. Cette résiliation peut être effectuée sans pénalité ni frais supplémentaires.
Ce mécanisme constitue une sanction directe pour l’assureur qui n’aurait pas respecté ses obligations et vise à protéger les assurés contre des pratiques abusives de renouvellement tacite.
Comment résilier un contrat en loi Chatel ?
La résiliation d’un contrat en loi Chatel est encadrée par des étapes précises permettant aux assurés de mettre fin à leur contrat d’assurance ou de mutuelle dans le respect des règles légales.
Identifier la date limite de résiliation
La première étape consiste à repérer la date limite de résiliation indiquée dans l’avis d’échéance transmis par l’assureur. Cet avis doit être envoyé :
- Au moins 15 jours avant la date limite de résiliation pour les contrats classiques.
- Deux mois et demi avant l’échéance, si le contrat prévoit un préavis de deux mois.
- L’avis d’échéance précise également la date de renouvellement automatique, ce qui permet à l’assuré de bien respecter les délais imposés pour résilier.
Rédiger une lettre de résiliation
Une fois la date identifiée, l’assuré doit rédiger une lettre de résiliation pour informer l’assureur de sa volonté de mettre fin au contrat. Cette lettre doit comporter :
- les coordonnées complètes de l’assuré (nom, prénom, adresse, numéro de contrat) ;
- une mention claire de la résiliation en invoquant la loi Chatel ;
- la date d’échéance du contrat ;
- a signature de l’assuré.
Envoyer la lettre dans les temps
La lettre de résiliation doit être envoyée par courrier recommandé avec accusé de réception afin de conserver une preuve d’envoi en cas de litige. L’envoi doit être effectué avant la date limite de résiliation indiquée dans l’avis d’échéance.
Si l’assureur n’a pas respecté son obligation d’information (envoi tardif ou absence d’avis d’échéance), l’assuré peut résilier à tout moment sans pénalité, même après la date d’échéance.
En cas de manquement de l’assureur : un délai de 20 jours
La loi Chatel prévoit un mécanisme spécifique pour protéger l’assuré si l’avis d’échéance est envoyé tardivement par l’assureur. Ce délai de 20 jours est une prolongation du droit de résiliation pour l’assuré lorsqu’il reçoit l’avis d’échéance en retard. Ce délai est prévu par l’article L.113-15-1 du Code des assurances.
Le délai de 20 jours (donc un mois après la réception de l’avis d’échéance par l’assuré). La réception est attestée par la date de l’envoi du courrier (cachet de la poste par voie postale) ou la date de réception par mail, si l’avis d’échéance est transmis sous format électronique.
Confirmation de la résiliation
Une fois la demande de résiliation envoyée, l’assureur doit adresser une confirmation écrite de la résiliation. Cette confirmation indique la date à laquelle le contrat prend fin.
Modèles de lettre de résiliation d’une mutuelle invoquant la loi Chatel
En cas d’envoi dans les temps de l’avis d’échéance
Objet : Résiliation de ma mutuelle en application de la loi Chatel
Référence du contrat : [Numéro de contrat]
Madame, Monsieur,
Par la présente, je vous informe de ma volonté de résilier mon contrat de mutuelle n° [précisez le numéro de contrat] à son échéance annuelle, conformément aux dispositions de l’article L113-15-1 du Code des assurances, encadrées par la loi Chatel.
Je vous rappelle que l’avis d’échéance m’informant du renouvellement de ce contrat m’a été adressé le [date de réception de l’avis d’échéance]. En respectant les délais prévus par la loi, je bénéficie de la possibilité de résilier ce contrat.
Je vous saurais gré de bien vouloir m’adresser une confirmation écrite de la résiliation effective de mon contrat ainsi que la date à laquelle celle-ci prendra effet.
Dans l’attente de votre retour, je vous prie d’agréer, Madame, Monsieur, l’expression de mes salutations distinguées.
[Signature]
[Prénom et nom]
En cas d’envoi en retard de l’avis d’échéance
Objet : Résiliation de ma mutuelle pour envoi tardif de l’avis d’échéance – Loi Chatel
Référence du contrat : [Numéro de contrat]
Madame, Monsieur,
Par la présente, je vous informe de ma volonté de résilier mon contrat de mutuelle n° [numéro du contrat] conformément aux dispositions de l’article L113-15-1 du Code des assurances encadré par la loi Chatel.
En effet, l’avis d’échéance m’informant du renouvellement de mon contrat m’a été adressé tardivement, à savoir le [date de réception de l’avis d’échéance], ce qui ne respecte pas les délais légaux prévus. Dans ce cas, la loi me permet de résilier mon contrat dans un délai de 20 jours suivant la réception de cet avis.
Je vous prie donc de prendre en compte ma demande de résiliation immédiate à compter de la date de réception de ce courrier. Je vous remercie également de bien vouloir me confirmer par écrit la date effective de résiliation de mon contrat.
Dans l’attente de votre retour, je vous prie d’agréer, Madame, Monsieur, l’expression de mes salutations distinguées.
[Signature]
[Prénom et nom]
Comment faire marcher la loi Chatel pour un téléphone ?
La loi Chatel s’applique également aux contrats d’abonnement téléphonique (forfaits mobiles) et d’Internet (box) renouvelables automatiquement. Elle facilite la résiliation en cas de prolongation tacite de ces contrats, tout en limitant les frais dus par le consommateur en cas de rupture anticipée.
Loi Chatel pour les abonnements mobiles
La loi Chatel concerne les contrats mobiles avec une durée engagement. Elle permet aux consommateurs de résilier leur contrat au bout du 12ᵉ mois, même s’il reste des mensualités à payer. Si vous êtes engagé sur 24 mois, vous pouvez résilier à partir du 13ᵉ mois en ne payant que 25 % des mensualités restantes.
Pour mettre en œuvre la loi Chatel, vous devez être sous un contrat avec tacite reconduction, avoir atteint la première année d’engagement et envoyer une lettre de résiliation en recommandé avec accusé de réception à votre opérateur téléphonique.
Loi Chatel pour les box Internet
Comme pour les mobiles, si votre durée d’engagement est de 24 mois, vous pouvez résilier dès le 13ᵉ mois en ne payant que 25 % des mensualités restantes. Si l’avis d’échéance est envoyé en retard ou en cas de non-information sur la reconduction, la résiliation peut être faite à tout moment sans pénalité.
Si vous n’êtes pas engagé (offre sans engagement), vous pouvez résilier à tout moment sans frais. En cas de changement de domicile ou de changement de situation (ex. : perte d’emploi), certains opérateurs acceptent une résiliation sans frais sur justificatif.
Calcul des frais de résiliation
La loi Chatel introduit un calcul plafonné des frais pour les contrats avec engagement.
- Si vous résiliez avant la fin du 12ᵉ mois : vous devez payer 100 % des mensualités restantes jusqu’au 12ᵉ mois.
- Si vous résiliez après le 12ᵉ mois : vous ne payez que 25 % des mensualités restantes pour la période allant du 13ᵉ mois jusqu’à la fin du contrat. La formule pour calculer les frais de résiliation est la suivante : (Mensualité × Nombre de mois restants) × 25 %.


















