Xiaomi a profité du MWC pour introduire officiellement en Europe sa nouvelle génération de smartphones haut de gamme. Le Xiaomi 15 est donc un concurrent direct du Galaxy S25, de Samsung, du Magic7 Pro de Honor ou de l’iPhone 16 Pro d’Apple.

Le Xiaomi 15 ne vise pas moins haut et aligne les arguments pour marquer les esprits. Si les projecteurs sont bien évidemment tournés vers le modèle Ultra, tout entier dédié à la photographie, ce modèle plus classique se destine à un plus large public. Nous a-t-il séduit ?

Design : discrétion et simplicité (4,5/5)

Compact dans un monde de smartphones géants, le Xiaomi 15 affiche une diagonale d’écran de 6,36 pouces, ce qui lui permet de proposer un boîtier plutôt compact. Même plus que celui de son aîné le Xiaomi 14. Il est par ailleurs assez léger avec 192g sur la balance, et la structure en alliage d’aluminium y est sans doute pour beaucoup, autant qu’elle assure une bonne solidité à l'ensemble.

Le smartphone tient donc bien en main et son écran peut facilement être couvert d’un pouce de taille moyenne. Un peu comme les iPhone 16, par exemple.

© Labo Capital

Un concurrent dont on ne parle pas par hasard tant le Xiaomi 15 partage un petit air, un peu d’inspiration. Il y a pire influence…

En tout cas, le design est minimaliste, sobre, rien ne dépasse, aucune folie – même si la finition Argent ajoute un petit aspect moiré au dos de l’appareil. Ici, pas de module photo à la forme originale ou trop protubérante. Les modules optiques sont regroupés dans un pavé parallélépipédique d’une ascèse qui confine à la timidité. La finition en verre mat est, quant à elle, impeccable, mais pas la plus solide qui soit. Les concurrent ont tendance à délaisser le verre pour se tourner vers des matériaux plus robustes, comme le titane chez Apple, et ce n'est pas une mauvaise idée.

Connectique : tout ce qu’il faut (5/5)

Comme tout bon smartphone haut de gamme, le Xiaomi 15 affiche ce qui se fait de mieux en matière de connectique. Au-delà de la 4G et 5G, c’est donc du Wi-Fi 7 (tribande) qui est proposé et du Bluetooth 5.4. Bien entendu, le NFC est présent pour permettre le paiement sans contact. Le GPS est bibande, tout comme la géolocalisation via Galileo.

Le port USB-C est compatible avec la version 3.2 Gen 2 du standard, pour des transferts de fichier qui peuvent aller jusqu’à 10 Gbit/s. Cela permet aussi de sortir un flux vidéo en Display Port. Enfin, comme souvent, ne comptez pas sur un port mini-jack.

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Il n’y a pas non plus de lecteur de carte SD embarqué, ce qui n’est pas à proprement parler un problème puisque les quantités de stockage proposées (256 et 512 Go) sont plutôt conséquentes.

Écran : une dalle confortable et lumineuse (4,5/5)

La dalle OLED de 6,36 pouces est LTPO, ce qui signifie qu’elle peut ajuster automatiquement sa vitesse de rafraîchissement entre 10 et 120 Hz, pour votre confort visuel et en fonction des contenus affichés. Un très bon point de départ. On apprécie également les bordures plutôt fines, la dalle couvre ainsi 90% de la façade avant environ.

La définition de 2670 x 1200 pixels et la résolution de 460 ppp sont, par ailleurs, très confortables, que ce soit pour surfer, répondre à des mails, regarder des vidéos ou jouer.

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Outre le contraste réputé infini grâce à la technologie AMOLED, Xiaomi annonce une luminosité en pic à 3 200 cd/m2. Comme le dit bien le terme pic, ce niveau de luminosité est généralement atteint brièvement sur une toute petite partie de l'écran. Pour notre part, nous mesurons ce pic sur un rectangle blanc représentant 10% de l'écran, alors que la luminosité moyenne est mesurée sur la totalité de l'écran.

Nous avons pu mesurer une luminosité moyenne de 600 cd/m2 et une luminosité maximale de 1 720 cd/m2, ce qui est très bon et devrait assurer un bon confort d’affichage en toutes circonstances. Même s’il est vrai que les meilleurs écrans du moment dépassent les 2000 cd/m2 en pic, y compris sur le milieu de gamme désormais, grâce à la prouesse du Pixel 9a. Notez aussi que la vitre Xiaomi Shield Glass prend bien les reflets. C'est un peu gênant en plein soleil mais la lisibilité demeure quand même très bonne.

On saluera également la justesse de la restitution des couleurs de la dalle. Nous avons ainsi relevé un Delta E de 2,13. Un résultat excellent, puisque les couleurs seront parfaitement fidèles à l'oeil.

Performances : puissance, et un tout petit peu d’IA (4,5/5)

Comme tous les smartphones haut de gamme de sa génération, le Xiaomi 15 embarque la dernière puce ultrapuissante de Qualcomm, qui est ici épaulée par 12 Go de mémoire vive, indépendamment de la quantité de stockage disponible. En termes de puissance brute, le dernier né de Xiaomi dépasse le S25 Ultra, équipé de la même puce, et s'établit au niveau du Honor Magic7 Pro, qui reste très légèrement supérieur. Comme toujours, Apple reste le maitre incontesté dans ce domaine.

Notre outil de benchmark synthétique Geekbench indique que le Xiaomi 15 est un peu plus de 27% plus performant que son aîné pour la partie CPU multicœurs, tandis qu’il est presque 55% plus puissant pour la partie GPU. La configuration est très solide, et assure toute la puissance requise pour faire tourner les jeux et applis gourmandes présentes sur le Play Store de Google.
La puce ne chauffe pas trop, même si elle réduira un peu la voilure en cas d’effort long. Toutefois, dans ces cas, les performances restent toujours très bonnes – les résultats les plus bas étant parfois même supérieurs aux meilleurs obtenus avec le Xiaomi 14…

Autrement dit, ne vous inquiétez pas, vous aurez bien plus de puissance que nécessaire. D’autant que Xiaomi ne se lance pour l’instant pas dans la course à l’IA à tout va, avec des fonctions qui demandent souvent beaucoup de puissance et de mémoire, même si on note l’apparition de l’appellation Xiaomi HyperAI dans les réglages. Le géant chinois confie l’essentiel de l’IA à Google, notamment via le modèle Gemini, et ajoute quelques fonctions comme la transcription automatique d'un fichier audio.

HyperOS 2, qui repose sur Android 15, est par ailleurs agréable à utiliser. L’interface est simple à prendre en main, surtout pour ceux qui connaissent bien iOS. On apprécie, de temps à autre, les fonctions multitâches intégrées, qui permettent de partager l’écran entre deux applications, par exemple. Une fois encore, on regrettera les applications préinstallées, dont on n’a pas l’usage et qu’il faudra désinstaller manuellement. Dans un même esprit, les recommandations dans les dossiers d’applications pourraient être désactivées.

Photo : du bon, et du très bon… (4,5/5)

La partition photo du Xiaomi 15 ressemble énormément à celle de son aîné. En fait, seul le module téléobjectif a été revu, avec un nouveau capteur et une focale plus courte (éq. 60 mm contre 75 mm).

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Comme toujours, le grand-angle est le module principal, il est donc celui qui offre les meilleurs clichés. Le piqué, le niveau de détail, la restitution des couleurs et la plage dynamique sont bons, avec une montée en ISO très bien contrôlée, même en sensibilité max, à 3200 ISO. En basse lumière les clichés sont donc franchement bons, même en 50 Mpx. Dommage, du coup, que la sensibilité ne monte pas plus haut. On a l'impression que le capteur pouvait aller plus loin. Nous avons tout de même été impressionnés par la qualité intrinsèque de ce capteur, qui préserve également très bien les couleurs en haute sensibilité.

Comme souvent maintenant sur des capteurs d’une telle définition, on a droit à un zoom x2 obtenu en retaillant dans le capteur et même à des focales virtuelles intermédiaires (éq. 28 et 35 mm). En jouant avec ses focales virtuelles, on perd très légèrement en détail et piqué, mais à peine. On apprécie en tout cas de ne pas ressentir un traitement numérique trop prononcé, comme c’est parfois le cas pour renforcer les contours, les détails, les contrastes, ou lisser les textures quand la sensibilité ISO monte trop.

Ces focales virtuelles sont aussi un moyen de travailler son cadre, et c’est particulièrement agréable sur les portraits. Dans ce mode, quatre focales sont proposées, deux sur le grand-angle et deux sur le téléobjectif. On a ainsi droit à des éq. 23 mm, 35 mm, 60 mm et 75 mm. Le flou d'arrière plan est agréable, doux et surtout bien délimité, avec peu d’erreurs dues aux boucles de cheveux. Les détails de la peau sont bien captés en pleine lumière, et l’exposition bien gérée.

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Le mode nuit, qui a tendance à prendre la main rapidement, est très impressionnant sur le grand-angle, avec des clichés qui affichent un beau niveau de détail, un piqué très honnête et des couleurs assez fidèles. En revanche, les deux autres modules sont davantage à la peine avec ce mode.

Les autres modules, parlons-en, justement. Le téléobjectif perd en puissance d'agrandissement, et c’est un peu dommage. Néanmoins, on apprécie la cohérence de rendu des couleurs entre le grand-angle et le téléobjectif. Même chose pour l’exposition. Les détails sont bons, mais le piqué est moindre que sur le module principal. Ce module télé monte plus en ISO (jusqu’à 8 000 ISO), mais souffre davantage du bruit numérique avec une forte perte de détail dès 1 600 ISO.

Terminons par l’ultra-grand-angle. On note de très légères déformations sur les fichiers RAW, qui sont très largement, mais pas totalement, corrigées par le traitement de l’application photo native. De même, le piqué n’est pas très bon, et les détails en léger retrait par rapport à ce que propose le grand-angle. De même, on constate une légère différence de rendu dans les couleurs et l’exposition par rapport aux deux autres modules.

© Labo Capital

Xiaomi utilise aussi l'IA pour la photographie. Vous pourrez ainsi modifier le cadre d’une photo et demander à une IA générative de créer les éléments manquants – le résultat oscillant entre très réussi dans les contextes simples et franchement ratés quand les bords de cadre sont peuplés d’éléments plus complexes. Il sera aussi possible de jouer de la gomme magique, pour faire disparaître des fils disgracieux ou un importun en arrière-plan, de retirer des reflets, de modifier les ciels automatiquement en fonction de préréglages, etc. Du très classique, du très basique, mais on s’en satisfait très bien.

Sans être aussi impressionnant que le Xiaomi 15 Ultra, le Xiaomi 15 offre une partition photo qui va du très bon au très correct, avec une réactivité au déclenchement et à la mise au point qui sont plus que satisfaisantes. Un vrai plaisir à utiliser, sans même parler des rendus Leica qui font évidemment toujours leur petit effet.

Autonomie : un marathonien au long cours (5/5)

Xiaomi a pris la décision de doper la capacité de la batterie de son 15, par rapport à celle du modèle de l’année dernière. On trouve ainsi une batterie de 5 240 mAh, contre 4 610 l’an dernier. Un gain d’autant plus important qu’il s’accompagne de l’adoption de la technologie silicium-carbone, plus dense énergétiquement que les batteries Lithium-Ion.

Dès lors, il n’est pas surprenant de constater une amélioration conséquente d’autonomie. Au quotidien, le Xiaomi 15 tient le cap toute la journée, et presque deux jours si vous n’abusez pas de certains usages trop gourmands, comme le jeu ou le GPS.

Lors de notre test d’autonomie en lecture vidéo en continu 4K, nous avons vu le Xiaomi 15 tenir 30h32, ce qui est un record et un gain colossal par rapport aux 26h15 de son aîné.

Par ailleurs, le Xiaomi 15 est compatible avec la recharge filaire 90 W et Power Delivery 3.0, ce qui promet de faire le plein assez rapidement. Ainsi, les 50% sont atteints en environ 15 minutes et la charge pleine en une demi-heure de plus, à condition d'avoir un chargeur compatible. Une performance de charge et une autonomie excellentes, bien meilleures que ce que proposent la vaste majorité des concurrents.

Réparabilité : un peu juste sur le suivi matériel et logiciel ? (3/5)

La qualité des matériaux laisse espérer une bonne capacité à survivre au temps qui passe, à la cohabitation avec les trousseaux de clés et autres chutes du quotidien. La certification IP68 rassure aussi sur les chances du Xiaomi 15 s’il était amené à séjourner sous l’eau quelques minutes.

© Ministère de la transition énergétique

Du côté de la réparabilité, le Xiaomi 15 bénéficie d’un indice de 7,9/10. Une note plutôt bonne, mais qui cache des sous-notes moins étincelantes. Ainsi, comme la plupart de ses congénères, le smartphone de Xiaomi affiche un 5/10 pour le sous-indice lié aux outils nécessaires à son démontage. Autrement dit, n’espérez pas trop facilement le démonter vous-même. Mais, c’est surtout sa sous-note attribuée à la durée de disponibilité des pièces de la liste 1, celles qui sont « nécessaires au fonctionnement de l’équipement », qui inquiète. Sur ce point, le Xiaomi 15 récolte un zéro. Le moins qu’on puisse dire, c’est que Xiaomi pourrait mieux faire… Le géant chinois pourrait également faire des progrès dans le maintien de la documentation technique (6,5/10) ou dans l’assistance à distance gratuite (6/10)… Bref, la route est encore longue…

D’autant que Xiaomi ne fait pas réellement d’efforts pour son fleuron, qui n’a droit qu’à quatre années de mises à jour Android et six ans de mises à jour de sécurité. C’est un peu court quand des concurrents comme Google ou Samsung annoncent sept ans…

Alternatives au Xiaomi 15

Honor Magic 7 pro : le concurrent (un peu) moins cher

Haut de gamme d’un autre géant chinois, le Magic7 Pro aligne les bons points, du design à l’autonomie, en passant par la puissance disponible. Sa partition photo est également réussie et agréable à utiliser au quotidien ou en voyage…

Samsung Galaxy S25 : la référence du marché

C’est le petit frère des Galaxy S de l’année, et un excellent concurrent. Compact, plutôt endurant, à l’aise en photo et dopé de fonctions intelligentes, il est une des références incontournables de l’année.

Conclusion

Avec une proposition et une réalisation très haut de gamme, vient un prix (trop ?) élevé. Mais le Xiaomi 15 n’a pas à rougir face aux concurrents qu’il affronte, que ce soit l’excellent Galaxy S25, le séduisant Magic7 Pro ou même l’incontournable iPhone 16 Pro. Sa finition est impeccable, son design sobre, presque à l’excès, son écran vaste et confortable, sa puce performante, sans grever une excellente autonomie. La partition photo est excellente et agréable à utiliser. Seuls le suivi logiciel/matériel un peu en-dessous et les applis inutiles pré-installées entachent ce portrait séduisant. Malgré cela, le Xiaomi 15 s’inscrit clairement dans le cercle des smartphones de haute qualité avec lesquels il faut compter.

  • Design : 4,5/5
  • Connectique : 5/5
  • Ecran : 4,5/5
  • Performances : 4,5/5
  • Photo : 4,5/5
  • Autonomie : 5/5
  • Réparabilité : 3/5

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