Dans le très vaste catalogue de smartphones signés Xiaomi, la gamme T reste toujours très attendue. Elle représente une porte d’entrée dans l’univers haut de gamme du géant chinois, occupé en 2025 par les Xiaomi 15 et 15 Ultra, pour un prix plus accessible. Décliné en deux versions, 15T et 15T Pro que nous testons ici, ce smartphone doit réussir à séduire face à une concurrence féroce sur ce segment. Il trouve en effet face à lui le Galaxy S25 de Samsung ou encore le Nothing Phone (3). Deux rivaux de taille et à l’aura bien ancrée. Pas de quoi effrayer Xiaomi qui s’appuie cette année encore sur son partenariat avec l’allemand Leica pour jouer une partition photo solide, sur MediaTek pour bénéficier d’un processeur puissant et enfin sur une batterie plus généreuse censée prolonger le plaisir. Cocktail gagnant ? C’est ce que nous avons souhaité vérifier dans ce test.

Pour ouvrir un peu vos "chakras" et découvrir ce que propose la concurrence, n’hésitez pas également à consulter notre guide des meilleurs smartphones.

Design : le physique, c’est secondaire (4/5)

Ce Xiaomi 15T Pro ne joue pas vraiment la carte de l’originalité. Son look se révèle des plus classiques avec un cadre aluminium aux tranches toujours bien plates et aux angles arrondis. La marque évoque un « style luxueux, épuré et élégant ». On ne saurait la contredire mais l’appareil n’en demeure pas moins assez passe-partout. La fibre de verre appliquée au dos reste agréable au toucher et n’accumule pas les traces de doigts. De là à en faire un atout séduction, c’est une autre histoire.

Fidèle au poste dans l’angle supérieur gauche, le bloc photo se compose comme l’an passé sur le 14T Pro d’un quatuor de modules agencés en carré laissant la place au centre pour un discret logo Leica. Le bloc dépasse légèrement de la face arrière de l’appareil mais sa taille imposante et sa position permettent de maintenir la stabilité du 15T Pro lorsqu’il repose à plat sur le dos.

© Quentin Lorichon pour Capital

Le gabarit de l’appareil est un peu plus généreux que le 14T Pro de l’an dernier. Il est plus grand de 2,3 mm pour atteindre 162,7 mm et plus large aussi de 2,8 mm (77,9 mm). Il perd en revanche un peu moins d'un demi-millimètre d'épaisseur (7,96 mm). Une petite poussée de croissance qui se remarque à peine sur la balance avec un gramme de plus que son prédécesseur (soit 210 g).

C’est du côté de l'écran que la différence est un peu plus visible puisque ce changement de gabarit joue en faveur de la dalle qui gagne 0,16 pouces en diagonale (soit 0,4 cm) pour atteindre aujourd’hui 6,83 pouces. Et si les bordures s’avèrent plus fines qu’auparavant, on regrette l’absence d’un verre plus résistant pour la protéger. Il faudra ici se contenter d’un Gorilla Glass 7i. C’est mieux que le Gorilla Glass 5 du 14T Pro mais on aurait préféré au moins du Victus 2.

© Quentin Lorichon pour Capital

Le Xiaomi 15T Pro n’en demeure pas moins confortable au quotidien. Bien qu’un peu lourd, la prise en mains reste confortable et rassurante avec un poids bien réparti. L’appareil affiche de surcroît une certification IP68 pour résister à la poussière et à l’immersion dans l’eau douce pendant 30 minutes par 2,5 m de fond. Un design global clairement réussi donc, à défaut d'être original.

Connectique : l’USB 3 toujours aux abonnés absents (4/5)

Xiaomi n’a jamais lésiné sur le volet connectique de ses smartphones premium. Et ce 15T Pro suit la voie tracée par ses prédécesseurs. Outre la connexion 5G, il propose une connexion Wi-Fi 7 sur les trois bandes de fréquences (2,4 GHz, 5 GHz et 6 GHz). Compatible MLO (Multi-Link Operation), il peut exploiter la bande passante des 320 MHz du Wi-Fi 7. Avec notre kit Wi-Fi Mesh eero Pro 7 d’Amazon, nous avons atteint un débit descendant de 2,3 Gb/s et ascendant de 2,1 Gb/s. Plutôt pas mal. Quant au Bluetooth, l’appareil s’appuie sur la version 6 du protocole et se montre compatible LC3 et Auracast.

© Quentin Lorichon pour Capital

Xiaomi inaugure également un usage particulier du Bluetooth LE (Low Energy ou basse consommation) avec son système Offline Communication. Le but : permettre de passer des appels vers un autre Xiaomi 15T ou 15T Pro même lorsqu’il n’existe aucune couverture réseau (Wi-Fi ou cellulaire). Un peu à la façon d’un talkie-walkie, l’émetteur enregistre un message qui, après compression, est expédié au récepteur. Celui-ci peut à son tour répondre selon le même principe. Nous n’avons pas pu tester cette fonction mais Xiaomi assure que le procédé est proche de l’appel téléphonique, sans trop de temps de latence. La distance couverte est estimée à 1,3 km avec les 15T et à 1,9 km avec les 15T Pro. En revanche, l’appareil ne gère pas les connexions satellites pour les appels d’urgence.

À cette panoplie s’ajoute bien sûr un dispositif NFC pour le paiement sans contact, un tiroir pour accueillir deux cartes nano SIM (pas de carte microSD), la compatibilité eSIM est également assurée. Enfin, on retrouve un port USB-C à la norme… 2.0. Comme pour Apple, carton rouge donc pour Xiaomi sur ce point.

Écran : lumineux et confortable (5/5)

Avec sa dalle OLED de 6,83 pouces, le 15T Pro offre une définition de 2772 x 1280 pixels pour une résolution de 447 ppp (pixels par pouce). S’il ne s’agit pas d’une dalle LTPO capable de descendre à un 1 ips (image par seconde), elle offre un taux de rafraîchissement dynamique de 60 à… 144 ips. Une petite coquetterie, histoire de faire un peu mieux que la norme actuelle établie à 120 ips, mais qui se révèle dans la réalité peu utile. Le nombre d’applis et de jeux disponibles tirant profit d’un tel taux de rafraîchissement se compte aujourd’hui sur les doigts de la main.

© Quentin Lorichon pour Capital

Il n’empêche, Xiaomi fournit sur cet appareil un écran d’une excellente qualité. La marque promet un pic de luminosité à 3200 cd/m2 en HDR. Sous notre sonde, nous avons atteint de notre côté 3063 cd/m2. En SDR, le maximum s'élève à 1002 cd/m2, là encore, c'est très bon. Quant à la colorimétrie, en adoptant le mode "Couleurs original Pro", nous avons mesuré un Delta E de 2,4, soit une valeur tout à fait correcte, en dessous de 3, seuil à partir duquel l’œil humain ne perçoit plus de différence entre la source et le résultat affiché.

C'est un écran qui se révèle donc très confortable au quotidien avec une très bonne lisibilité quelles que soient les conditions de lumière.

Performances : puissance affirmée et chauffe contenue (4/5)

Pour cette gamme, Xiaomi reste fidèle à MediaTek. Après le SoC Dimensity 9200+ du 13T Pro, le Dimensity 9300+ du 14T Pro place au… Dimensity 9400+. Il s'agit d'un processeur doté de huit cœurs, gravé en 3 nm, un peu moins puissant que le Snapdragon 8 Elite de Qualcomm du Xiaomi 15, du S25 et autres smartphones Android haut de gamme. Néanmoins, il offre des performances proches et bien meilleures que celles du Tensor G5 des Pixel 10 de Google, par exemple.

Au quotidien, ce SoC, épaulé par 12 Go de RAM, fait preuve d’une belle fluidité et d’une excellente réactivité. Nous n’avons pas rencontré le moindre phénomène de ralentissement ou de latence dans le lancement et l’utilisation des applications. En jeu, l’appareil s’en sort aussi honorablement. Avec un titre comme Genshin Impact, plutôt exigeant, il est possible de profiter d’un affichage à 60 images par seconde avec un niveau de graphismes élevé sans que cela n’altère la fluidité sur une longue session (30 minutes). Le 15T Pro assure une belle stabilité, pas au meilleur des capacités du GPU, certes, mais il chauffe peu et ne maltraite pas non plus la batterie.

Android 16 et HyperOS 3 : de la pub à foison et de l’IA avec parcimonie

Arrivé entre nos mains avec Android 15 et la surcouche logicielle HyperOS 2, ce Xiaomi 15T Pro a depuis migré vers Android 16 et HyperOS 3 dans le délai promis par la marque. L’interface reste fluide mais assez chargée avec de nombreuses options de personnalisation. Quelques widgets amusants ont fait leur apparition comme celui d’un animal virtuel avec lequel on peut jouer à l’écran. Tous ne sont malheureusement pas traduits (c’est bizarrement le cas de l’horloge).

© Fabrice Brochain pour Capital

On regrette en revanche la présence de nombreuses applis commerciales préinstallées par défaut (Amazon, AliExpress, Spotify, Netflix, WPS Office, etc.). Sans compter l’appli Mi Musique qui jalonne la journée de très nombreuses notifications. Par ailleurs, la plupart des applis maison fournies avec le 15T Pro multiplient les pubs et les sollicitations. C’est agaçant.

Enfin, Xiaomi reste encore assez timide avec HyperAI, son pack d’outils exploitant l’intelligence artificielle. Création de fonds d’écran dynamiques, retouche de photos et de vidéos, transcription d’enregistrements audio, traduction, sous-titres… La panoplie est correcte mais encore en-dessous de Google et Samsung, notamment.

Photo : un grand-angle efficace de jour comme de nuit (4/5)

Pour cette nouvelle édition, Xiaomi a souhaité muscler encore un peu son jeu sur le volet photo. Tout autour du discret logo Leica au dos de l’appareil, s’alignent ainsi comme l’an dernier un module grand-angle de 50 Mpx (f/1,6), un ultra grand-angle de 12 Mpx (f/2,2, sans mode macro), et, nouveauté, un téléobjectif optique 5x de 50 Mpx (f/3,0). Sur le 14T Pro de 2024, il fallait se contenter d’un téléobjectif 2,6x de 50 Mpx (f/2,0). En façade, on retrouve une caméra selfie de 32 Mpx (f/2,2). Une monture plutôt solide, sur le papier.

Commençons par les tests effectués dans notre labo. Avec notre mire et en analysant les fichiers RAW (sans traitement logiciel) délivrés par le 15T Pro lors de notre test de montée en sensibilité du capteur, on constate une performance bien moins satisfaisante qu'avec les Xiaomi 15 et 15 Ultra. Le bruit numérique est beaucoup plus présent à sensibilité égale, provoquant une perte de détails beaucoup plus élevée et des couleurs ternes. Pour vous donner un point de comparaison, le grand-angle du 15T Pro est légèrement en-dessous de ce que produit le Pixel 9a de Google, notre photophone préféré à moins de 500 euros. Cela traduit des performances assez moyennes en basse lumière.

Dans de bonnes conditions lumineuses en revanche, le 15T Pro ne déçoit pas. Avec le grand-angle (équivalent 23 mm), les images regorgent de détails. La luminosité est bien maîtrisée et les couleurs restent naturelles. La netteté est surprenante : les clichés sont propres et le traitement logiciel se fait très discret. Sur ce point, l'approche de Xiaomi tranche avec la concurrence, qui préfère lisser l'image plutôt que laisser un peu de bruit. un choix éclairé selon nous. L’autofocus se montre également très réactif, permettant de saisir des clichés d’action étonnants avec une excellente netteté.

Le nouveau téléobjectif 5x (équivalent 115 mm) offre lui aussi de très bons résultats. La netteté reste au rendez-vous, et les clichés n’accusent qu’une légère perte de couleurs, facilement pardonnable tant le piqué est agréable à l’œil. Entre 2x et 5x, c’est le zoom optique qui travaille. Au-delà, le zoom numérique prend le relais (jusqu’à 100x). Les résultats demeurent très convaincants jusqu’au 10x (230 mm). Passé ce cap, la restitution des détails devient plus délicate. Il peut encore donner le change jusqu’au 20x, mais au-delà, nettement moins. Cependant, le 15T Pro s’en sort honorablement. Pas au point de délivrer des images réellement exploitables, mais suffisamment pour permettre, par exemple, de déchiffrer du texte à grande distance.

© Fabrice Brochain pour Capital

Avec Leica, Xiaomi travaille aussi efficacement l’art du portrait. Le bokeh est appliqué avec douceur et le détourage, précis. Les éléments les plus fins parviennent à ne pas se fondre dans le flou. C’est très appréciable.

L’ultra grand-angle (équivalent 15 mm) est le parent pauvre du bloc photo de cet appareil. Il n’évolue pas par rapport à l’an dernier et déçoit par rapport au reste. Les images, nettes au centre, perdent en détails sur les contours. Les couleurs s’affadissent et manquent d’impact. Surtout, on constate une forte déformation dans les angles que le traitement logiciel parvient parfois à corriger.

© Fabrice Brochain pour Capital

À noter que l’appareil ne propose pas d’activer manuellement un mode nuit : il détermine seul le moment opportun et le temps de pose nécessaire. Comme le grand-angle, le téléobjectif pâtit lui aussi du manque de lumière, mais continue de produire des clichés exploitables. Quelques détails se perdent, le lissage se fait plus prononcé, mais la montée en ISO est relativement bien maîtrisée.

© Fabrice Brochain pour Capital

On ne peut pas en dire autant de l’ultra grand-angle, très perturbé par les sources lumineuses présentes dans la scène. Si l’image fait illusion sur un petit écran, elle se révèle bien décevante une fois affichée en grand.

Autonomie et recharge : une endurance très confortable (4,5/5)

Le Xiaomi 15T Pro n’entre pas dans la course des smartphones équipés de batteries à forte capacité (plus de 6000 mAh). Il se contente ici d’un accumulateur de 5500 mAh, soit 500 mAh de plus, tout de même, que son prédécesseur. Cela ne l’empêche pas de briller dans notre test d’autonomie de lecture vidéo 4K en streaming. Il a ainsi tenu 23 h 32, soit 4 h 37 de plus que le 14T Pro de l’an dernier. Une excellente performance qui le classe dans le haut du panier des mobiles les plus autonomes. Avec un usage plus conventionnel, mêlant plusieurs types d’activités du quotidien, le 15T Pro n’a réclamé une recharge qu’au bout de 2,5 jours. C’est très confortable.

© Quentin Lorichon pour Capital

Côté recharge, c’est là aussi plutôt bon. Même si le 15T Pro abandonne la recharge 120 W du 14T Pro au profit d’une capacité de 90 W maximum, il ne déçoit pas. Après l’avoir branché à notre chargeur Anker 100 W, nous avons récupéré 65 % de batterie au bout de 30 minutes. 75 minutes auront été nécessaires pour retrouver une batterie pleine. La charge complète reste ainsi assez longue, mais la charge en coup de vent permet de prolonger sensiblement l’autonomie de l’appareil en cas de besoin. On note enfin que ce 15T Pro est compatible avec la charge sans fil 50 W. Pour en profiter, il faudra se munir du chargeur compatible (environ 50 euros).

Durabilité et réparabilité : en progrès sur le suivi logiciel (3,5/5)

Sur l’étiquette Énergie obligatoire pour tous les smartphones commercialisés en Europe depuis le mois de juillet, le Xiaomi 15T Pro obtient la note A. Dans le détail des différents tests menés pour aboutir à ce classement, l’endurance de la batterie par cycle, évaluée à 57 h 43, et le nombre de cycles de charge estimés à 1600 (avant que la capacité de charge de la batterie tombe à 80 %) ont joué en sa faveur. On remarque ensuite que le smartphone se montre très résistant aux chutes (il obtient un A sur ce critère), mais récolte un simple C quant à son indice de réparabilité, dû principalement à la difficulté de démontage et aux éléments de fixation employés. Sur son site Xiaomi affiche le cout des réparations ce qui est une très bonne chose. En revanche, la marque ne vend pas directement les pièces détachées. Dommage.

© Ministère de la transition écologique

En revanche, Xiaomi promet 5 ans de suivi logiciel pour les mises à jour système et 6 ans de correctifs de sécurité. C’est mieux que l’année dernière, mais pas encore au niveau de Samsung ou de Google, qui promettent 7 ans de suivi. Allez, encore un petit effort.

Les meilleures alternatives au Xiaomi 15T Pro

Xiaomi 15, plus performant et polyvalent

Le Xiaomi 15 a subi de nombreuses baisses de prix depuis sa sortie. Tant et si bien qu’on le trouve aujourd’hui souvent sous les 800 euros. Une puce plus performante, un ultra grand-angle de meilleure qualité et de l’USB 3 peuvent faire pencher la balance en sa faveur. Si vous en avez le budget.

Samsung Galaxy S25, le meilleur rival

Sorti au début de l’année 2025, le Galaxy S25 n’a pas encore dit son dernier mot. Ce modèle premium de Samsung joue une partition photo convaincante et jouit d’une autonomie solide. À cela s’ajoute un design soigné et une ribambelle d’outils IA.

Conclusion

Le Xiaomi 15T Pro s’inscrit dans la lignée de ses prédécesseurs. Il conserve l’étiquette d’un smartphone à la fiche technique solide pour un prix contenu, soit tout l’ADN de la gamme T. Est-ce que l’on en attendait un peu plus ? Probablement. Côté design notamment, où il joue la continuité sans la moindre fantaisie. Difficile pour lui de sortir du lot des dizaines de smartphones qui garnissent les étals. Pour se distinguer, Xiaomi a préféré muscler son jeu sur la technique. Nous avons apprécié le volet photo, très correct même s'il est relativement loin de ce que la marque propose sur le 15 et le 15 Ultra. La puce MediaTek s'avère très efficace elle aussi, et l’écran présente une excellente luminosité. Surtout, il a pour lui une batterie très endurante. D’autant que la charge se montre suffisamment rapide pour récupérer une journée d’autonomie en peu de temps. Nos griefs restent identiques à ceux portés au 14T Pro de l’année dernière : une abondance de bloatware (applis tierces installées par défaut) et de sollicitations publicitaires qui font tache sur un smartphone à ce tarif. Une stratégie qui participe probablement au prix plus doux.

  • Design : 4/5
  • Connectique : 4/5
  • Écran : 5/5
  • Performances : 4/5
  • Photo : 4/5
  • Autonomie : 4,5/5
  • Réparabilité : 3,5/5

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