Disponible à l'achat depuis le 9 octobre, la Google Pixel Watch 4 succède à la Pixel Watch 3 en apportant quelques évolutions, notamment sa dalle "convexe". La firme de Mountain View affirme également avoir amélioré l’autonomie de sa nouvelle tocante de 25 % grâce à sa nouvelle puce Snapdragon W5 Gen 2. En outre, la Pixel Watch 4 intègre désormais nativement Gemini, offrant ainsi une dose d’IA directement au poignet.

Le programme s’annonce alléchant, mais la montre de Google doit composer avec des concurrentes tout aussi bien fournies, telles que les Galaxy Watch 8, Apple Watch Series 11 ou encore certains modèles Garmin (comme la Venu 3), déjà bien installés sur le marché. Réussira-t-elle à se hisser parmi les meilleures montres connectées du moment ? Réponse dans ce test.

Notre unité de test est la version 41 mm Noir mat avec bracelet sport Noir Volcanique.

Qualité de fabrication : toujours très soignée (4/5)

À première vue, le design de la montre ne change pas beaucoup. Comme nous l’évoquions plus haut, l’appareil voit son affichage augmenter grâce à sa dalle bombée, tout en conservant les mêmes tailles de boîtier : 41 et 45 mm. L’ensemble reste tout en rondeur et s’adapte facilement à la plupart des poignets. Sa base en aluminium lui confère un aspect premium, associé à un bracelet au design soigné, mais sans verre en saphir. À la place, Google se contente de Gorilla Glass 5 3D. C'est dommage compte tenu du prix de la montre. Il existe des modèles bien moins chers employant pourtant du saphir, comme la Amazfit Active 2 que nous avons aussi testée.

© Quentin Lorichon pour Capital

Le bracelet contribue énormément à l’aspect esthétique de l’objet, et celui qui nous a été fourni, en caoutchouc, lui donne un aspect sportif. La marque en propose toutefois d'autres, notamment en cuir ou en tissu. Enfin, on apprécie que la montre soit certifiée IP68 et 5 ATM, ce qui lui permet de résister à une immersion dans l'eau jusqu'à 50m de profondeur. Bref, l’ensemble est donc très bien conçu et agréable à l’œil, tout à fait du niveau des meilleurs concurrents.

Écran : bien plus lumineux (5/5)

Les dimensions restent inchangées par rapport à la Pixel Watch 3. En revanche, la firme annonce un pic de luminosité plus élevé, de 3000 cd/m2 contre 2000 sur le modèle précédent, une nette progression. Notre sonde colorimétrique ne nous permet pas, pour le moment, de vérifier ce chiffre. Cela dit, la lisibilité s’avère excellente en toutes circonstances, y compris en plein soleil.

© Quentin Lorichon pour Capital

Autre amélioration bienvenue, l’écran OLED, baptisé "Actua 360", offre 10 % de surface d’affichage supplémentaire grâce à des bordures réduites, sans pour autant augmenter la taille du boîtier. On retrouve également le mode Always-on Display, qui maintient l’écran allumé même lorsqu’il n’est pas utilisé, afin d’afficher en permanence un cadran plutôt qu’un simple écran noir. L’effet visuel est réussi, mais cette fonction a naturellement un impact sur l’autonomie. Heureusement, la technologie LTPO compense (un peu) cet inconvénient grâce à un taux de rafraîchissement adaptatif de 1 à 60 ips (images par seconde), optimisant ainsi la consommation d’énergie.

Ergonomie : une fluidité perfectible, une IA bien intégrée (3,5/5)

L’appairage ne pourrait pas être plus simple. Il suffit d’approcher la montre de votre téléphone sous Android, d’ouvrir l’application Pixel Watch et de suivre les instructions. Le tout se fait en moins de trois minutes. À noter cependant que la Pixel Watch 4 ne fonctionnera pas avec iOS, donc les iPhone d'Apple.

Une fois la configuration terminée, on découvre une interface composée de "bulles" représentant les différentes applications. Les incontournables, comme Deezer et Spotify, peuvent être installés pour gérer votre musique directement depuis votre poignet. Les services Google, tels que Maps et Gmail, sont bien sûr présents par défaut. Il est également possible de changer de cadran parmi une multitude de thèmes et de les personnaliser selon vos préférences de couleur.

Malgré la puce Snapdragon, on remarque rapidement que l’interface manque un peu de fluidité. Quelques ralentissements subsistent, même sans application en arrière-plan, notamment lors de l’ouverture du menu ou d’une application. On aurait aimé une expérience un peu plus réactive. Cela dit, rien de rédhibitoire : la montre reste parfaitement utilisable au quotidien.

© Quentin Lorichon pour Capital

Autre point à noter, il faut utiliser l'application Fitbit pour visualiser les données de santé et d’activité. Sur le papier, tout est réuni au même endroit. En pratique, c’est un peu contraignant. La surface d’affichage d’une montre étant forcément plus limitée que celle d’un smartphone, la navigation s’avère parfois peu intuitive. On aurait, par exemple, apprécié une application dédiée au sommeil, permettant de consulter ses données nocturnes d’un simple geste, plutôt que de devoir ouvrir Fitbit et faire défiler l’écran jusqu’à la section correspondante.

Même constat pour la fréquence cardiaque : si votre cadran ne l’affiche pas en temps réel, il faut à nouveau passer par Fitbit, alors qu’il s’agit d’une fonctionnalité basique.

© Quentin Lorichon pour Capital

Tout cela peut aisément se corriger en installant Google Fit, aussi bien sur la montre que sur le téléphone. On accède alors directement à la fréquence cardiaque. Cependant, certaines fonctions diffèrent d’une application à l’autre, ce qui entraîne une dispersion des données entre les deux.

Une fois l’application Fitbit bien prise en main, on découvre malgré tout une mine d’informations variées et souvent pertinentes pour quiconque souhaite suivre sa santé ou améliorer la qualité de son sommeil. Gemini fait également son entrée directement sur la montre Pixel. Vous avez donc accès à l'IA depuis votre poignet. Vous pouvez lui demander de vous afficher des données à la voix ou de vous activer automatiquement le mode de votre choix, afin de vous éviter de "scroller" trop longtemps sur l'écran. De même, en pleine exercice, vous pouvez lui demander de mettre en pause, de prendre ou d'arrêter une activité par simple commande vocale. L'intégration de l'IA est dans l'ensemble satisfaisante. Elle est là, sans être omniprésente. Elle peut d'ailleurs se déclencher par simple mouvement du poignet, si vous le souhaitez.

Fonctions sport & santé : complète et performante, malgré quelques imprécisions (4/5)

La Pixel Watch 4 intègre toute une panoplie de capteurs destinés au suivi de la santé au quotidien. Le suivi de la fréquence cardiaque via un capteur optique est bien sûr au rendez-vous. On retrouve également la mesure de la saturation en oxygène du sang (SpO₂), grâce à un oxymètre de pouls. L’électrocardiogramme (ECG) est lui aussi présent et permet de mesurer l’activité électrique du cœur afin de détecter une éventuelle fibrillation auriculaire.

La montre possède, en outre, une fonction de détection d'arrêt de pouls et peut prévenir les secours pour vous, même si vous êtes inconscient. Grâce à son capteur AEDc, la montre peut aussi analyser le niveau de stress. En termes d'offre de suivi santé, la Pixel Watch 4 s'avère très complète. Elle n'a rien à envier aux références du marché comme l'Apple Watch. On regrettera juste l'absence du coach personnel employant l'intelligence artificielle pour dispenser des conseils, annoncé par Google mais pour le moment réservé au marché américain.

© Quentin Lorichon pour Capital

Qui dit montre connectée dit aussi suivi sportif. La Pixel Watch 4 propose ainsi une large panoplie de modes permettant de gérer différentes activités. Parmi les plus populaires, on retrouve la course à pied, le football, la marche ou encore la natation.

De notre côté, nous avons principalement utilisé le mode marche, qui permet d’obtenir le nombre de kilomètres parcourus, le suivi cardiaque ainsi qu’une estimation des calories brûlées. Lors d’une séance de marche rapide, la montre a correctement mesuré la fréquence cardiaque moyenne, très proche de notre capteur de référence, la ceinture pectorale Polar H10.

En revanche, la Pixel Watch 4 montre quelques limites lors d’exercices comportant des variations d’intensité. Sur une séance de fitness, elle reproduit fidèlement la tendance générale de la fréquence cardiaque et fournit une moyenne fiable (124 bpm pour la montre contre 125 bpm pour la ceinture), mais elle tend à lisser et retarder les variations rapides. Cela la rend donc moins précise pour les entraînements fractionnés. De même, elle n’a pas su capter avec exactitude la fréquence cardiaque maximale, affichant 161 bpm contre 172 bpm pour la ceinture.

© Quentin Lorichon pour Capital

Côté suivi du sommeil, la montre semble parfois détecter un endormissement complet un peu trop tôt, alors que nous sommes encore éveillés. Un défaut loin d’être rédhibitoire, car la durée totale mesurée reste assez proche de notre ressenti, et surtout des résultats obtenus avec l’Apple Watch Series 11, considérée comme une référence en la matière.

GPS : correct en terrain dégagé, un peu plus compliqué en ville (4/5)

La Pixel Watch passe enfin au GPS à double-bande, avec à la clé une précision potentiellement accrue par rapport au modèle précédent. Lors d’une balade dans un parc en terrain dégagé, le GPS a plutôt bien suivi notre trajectoire, avec seulement quelques écarts occasionnels. Attention tout de même car ils peuvent allonger artificiellement la distance parcourue.

© À gauche, un trajet réalisé dans un parc, en terrain dégagé. Au centre, un trajet en ville. A droite, un exemple d'imprécision notable. Lors d'un demi tour réalisé sur l'avenue George V, le GPS indique une marche en plein milieu de la route.

En revanche, en milieu urbain, les choses se compliquent. Dès que l’on s’engage dans de petites ruelles étroites, le tracé devient un peu approximatif. Il suit globalement le parcours réel, mais il ne faut pas compter sur lui pour obtenir des données parfaitement précises. On reste malgré tout sur une prestation globale satisfaisante.

Autonomie : deux jours d'autonomie, c'est toujours insuffisant (2,5/5)

Pour un appareil de santé censé suivre notre activité 24h/24, on s’attend logiquement à plusieurs jours d’autonomie. Sur ce point, la Pixel Watch 4 montre des progrès. Lors d’un usage standard, avec une séance de marche (et donc l’activation du GPS) ainsi qu’une session de fitness de 30 minutes, nous avons tenu deux jours et 2 h 42 min.

C'est un peu mieux mais encore insuffisant. L'autonomie proposée est proche de l'Apple Watch Series 11 mais bien loin des meilleurs modèles dans ce domaine, comme notre référence absolue, la Fenix 8 de Garmin, qui tient au moins une bonne semaine. Heureusement, la batterie se recharge rapidement : il faut environ 40 minutes pour retrouver une charge complète.

Les meilleures alternatives à la Google Pixel Watch 4

Samsung Galaxy Watch 8, la meilleure alternative

La Galaxy Watch 8 s’améliore cette année. Son design est particulièrement soigné et l’expérience d’utilisation reste agréable au quotidien. Le suivi de santé est complet, tandis que la géolocalisation gagne en précision. En revanche, la fiabilité du capteur cardiaque reste perfectible dans certaines conditions, et l’autonomie demeure encore trop limitée, tout comme cette Pixel Watch.

Garmin Venu 3, la rivale plus sportive

Si vous recherchez une montre connectée davantage orientée sport, la Garmin Venu 3 constitue un excellent choix. Elle offre une multitude de modes d’entraînement et un suivi de la condition physique très complet, le tout avec une autonomie pouvant atteindre une à deux semaines.

Conclusion

La Google Pixel Watch 4 est une montre connectée réussie et bien finie. Malgré quelques défauts d’ergonomie, elle s'avère agréable à utiliser au quotidien grâce à son écran lumineux et légèrement plus grand qu'avant. Le suivi cardiaque est satisfaisant, tout comme celui du sommeil, globalement fidèle à la réalité malgré un léger décalage dans la détection de l’endormissement. Globalement, les fonctions de sport et de suivi de la santé sont très complètes. Si la précision du GPS s'améliore elle aussi, il reste cependant des progrès à faire pour atteindre le niveau des meilleurs modèles. Mais son réel point faible est son autonomie de deux jours, bien trop juste. La Pixel Watch 4 n’en demeure pas moins une montre équilibrée et élégante, qui profite désormais d'une dose d'intelligence artificielle appréciable. Elle saura ainsi séduire les utilisateurs de smartphones Android à la recherche d'une montre intelligente et efficace pour le suivi santé et d'activité sportive modérée. Les athlètes les plus exigeants auront toutefois intérêt à considérer d'autres modèles plus spécialisés, notamment ceux de Garmin.

  • Qualité de fabrication : 4/5
  • Écran : 5/5
  • Ergonomie : 3,5/5
  • Fonctions sport & santé : 4/5
  • GPS : 4/5
  • Autonomie : 2,5/5

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