L'Institut Montaigne alerte. Dans une note publiée sur son site, le cercle de réflexion libéral rappelle que depuis 1974, la France n'a pas été dotée d’un budget à l'équilibre. Dès le début de leur exposé, les auteurs annoncent la couleur «nous avons voulu cette réflexion à la fois théorique et appliquée afin d’ouvrir un champ de réflexion nouveau sur notre dépense publique». Pour ne pas s’enliser dans la spirale de la dette, plusieurs leviers sont possibles.

Le premier est celui de la hausse des impôts ou de l'endettement européen. Toutefois, «ils sont inadaptés», selon l'Institut Montaigne. De même, le levier du choc fiscal massif impliquerait «l’équivalent d’une hausse du taux normal de la TVA à 32,5% ou de l’instauration d’au moins trois nouvelles «taxes Zucman» chaque année pendant cinq ans». Le cercle de réflexion l'écarte donc. Il préfère celui de la baisse des dépenses, et ce, bien que «les chutes successives des gouvernements Barnier et Bayrou illustrent cette incapacité chronique à baisser la dépense».

Les propositions de l’Institut Montaigne

L’Institut Montaigne présente donc ces chiffres pour revenir à l’équilibre primaire, «en tenant compte des effets du vieillissement de la population, de la hausse de l’effort de défense et de la dynamique de certains postes de dépenses». Il promet qu’en suivant son plan, l’État pourra faire 140 milliards d'euros d’économies à l’horizon 2029. La première proposition consiste à baisser de 8% toutes les pensions de retraite afin de s’aligner avec la moyenne européenne. Cela représenterait une économie de 30% sur le total que vise l’Institut. Il convient également de baisser de 60% le montant des APL (aides personnelles au logement) et de 18,5% les prestations perçues par les chômeurs.

Par ailleurs, le cercle de réflexion propose de supprimer l’abattement fiscal de 10% pour les retraités et 200 000 postes de fonctionnaires territoriaux afin de revenir aux effectifs d’il y a 20 ans. Et ce n’est pas tout. Il faudrait également, entre autres, aligner le taux de la CSG des plus grosses retraites sur celui des autres, tripler la contribution financière des usagers des transports en commun ou encore multiplier par 16 les frais d’inscription en licence et par onze en master. Reste à savoir si un candidat reprendra les propositions du cercle de réflexion libéral. Rien n’est moins sûr : «Le débat public reste très éloigné de la réalité des arbitrages qui s’annoncent», concluent les auteurs de la note.

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