
Après huit jours de discussions, les débats autour de la partie «recettes» du budget se terminent à l’Assemblée nationale. Les députés s'empareront dès ce mardi 4 novembre en séance du budget de la Sécurité sociale, rejeté en commission vendredi 31 octobre. Mais cette version finale est loin de convaincre. L’opposition en premier lieu, mais également les observateurs, spécialistes et économistes. C’est le cas d’Agnès Verdier-Molinié. Interrogée sur CNews, la directrice de l’IFRAP a semblé interloquée au moment d’évoquer cette version finale actuellement débattue.
Selon Agnès Verdier-Molinié, «on est vraiment sur l’irréel, le n’importe quoi, la folie fiscale». Pour étayer ses propos, l’essayiste a évoqué des mesures phares et impopulaires comme une possible taxe sur l’assurance vie. «Quand on en est à vouloir taxer l’assurance vie des Français, la part euro en disant que ce n’est pas productif alors que ça finance la dette de la France… », glisse-t-elle. La directrice de l’IFRAP rappelle qu’il y a une petite part de l’assurance vie qui finance aujourd’hui la dette de la France.
La dépense publique ne baisse pas
Or si dans les années 2000, «on était à 40% de la dette négociable de la France qui était détenue par les assurances vie, aujourd’hui on est entre 9 et 10, donc ça a énormément chuté», déplore-t-elle, avant de poser une question : «L’Etat est-il productif ?» Agnès Verdier-Molinié est même plus alarmiste : «L’impression qu’on a, c’est que tout ce qui bouge encore doit être taxé coûte que coûte, c’est catastrophique.»
Ce week-end, les députés ont pourtant rejeté le gel des pensions de retraite et des minima sociaux. «Là encore, on est dans du populisme, on dit aux Français ‘il ne faut pas faire d’efforts’ et après, on va vous taxer c’est lunaire», a-t-elle fustigé sur CNews, ajoutant que faire des efforts, c’était avant tout «redresser les comptes de la France avec la baisse de la dépense».
La directrice de l’IFRAP a enfin rappelé que la dépense publique devait baisser en 2025 par rapport à la richesse nationale, or elle augmente. «En pourcentage de la richesse nationale, on passe à 56,8% (au lieu de 56,4%), ça veut dire qu’à chaque fois qu’on nous demande des efforts, ça se finit par des taxes en plus.» Dans son viseur : aucune économie en dépense structurelle, mais seulement des hausses d’impôts. «Nos compatriotes veulent moins d’impôts et moins de dépenses», a-t-elle mis en exergue.




















